Statistiques de pêche en Polynésie française – 2024

LA PÊCHE PALANGRIERE

 

La flottille de pêche palangrière en Polynésie française est composée de navires mesurant entre 13 et 25 mètres, opérant exclusivement dans la Zone Économique Exclusive (ZEE). ​ En 2024, elle a atteint un record de 82 navires actifs, répartis en trois classes de taille : 26 navires de moins de 16 m, 28 entre 16 et 20 m, et 28 de plus de 20 m. Parmi eux, seuls trois sont équipés pour le conditionnement congelé, tandis que 99 % de la production est débarquée sous forme réfrigérée. ​

La production commerciale de thonidés en 2024 a atteint 8 790 tonnes, marquant une augmentation de 1,3 % par rapport à 2023. ​ Les principales espèces capturées incluent le thon germon (57 % des captures), le thon à nageoires jaunes (18 %) et le thon obèse (14 %). ​ Si le thon germon a légèrement diminué (-3 %), les thons à nageoires jaunes (+11 %) et obèses (+5 %) ont enregistré des hausses notables. ​

En termes d’exportations, 1 738 tonnes de poissons du large ont été exportées en 2024, représentant 20 % de la production palangrière. ​ Ces exportations, majoritairement réfrigérées (96 %), ont généré 2,2 milliards de F.CFP de recettes, soit une hausse de 1 % par rapport à 2023. ​ Cependant, la stabilité des exportations malgré l’augmentation de la production s’explique par une absorption accrue par le marché local, notamment pour le thon germon, moins attractif à l’international. ​

En résumé, la flottille palangrière polynésienne connaît un dynamisme retrouvé avec une augmentation du nombre de navires et de la production, mais les exportations restent stables, reflétant une forte consommation locale. ​

LA PÊCHE COTIERE

 

Vous retrouverez ici une analyse détaillée de la pêche côtière en Polynésie française en 2024, incluant la composition de la flottille, les captures, les équipements et les dispositifs de concentration de poissons (DCP). ​

Flottille de pêche côtière

La flottille est composée de 344 navires actifs, répartis en 320 poti marara et 24 bonitiers, marquant une légère décroissance par rapport à 2023 (353 navires). ​ Les navires sont principalement basés dans l’archipel de la Société (81 %), avec une répartition géographique comme suit :

  • Îles du Vent : 190 navires (55 % des captures)
  • Îles Sous-le-Vent : 88 navires (22 % des captures) ​
  • Marquises : 27 navires (17 % des captures) ​
  • Tuamotu-Gambier : 23 navires (7 % des captures) ​
  • Australes : 16 navires (3 % des captures) ​

Captures

Les captures totales en 2024 s’élèvent à 2 404 tonnes, une stabilité par rapport à 2023 (2 409 tonnes). ​ Les thonidés représentent la majorité des prises (71 %), avec une augmentation notable des captures de bonite (+17 %), thon germon (+25 %), et thon obèse (+91 %). En revanche, les captures de thon à nageoires jaunes (-11 %) et mahi mahi (-21 %) ont diminué. ​

Dispositifs de Concentration de Poissons (DCP) ​

En 2024, 43 DCP ont été ancrés, portant le total à 101 DCP actifs répartis sur les 5 archipels :

  • Îles du Vent : 15 DCP
  • Îles Sous-le-Vent : 11 DCP ​
  • Tuamotu-Gambier : 47 DCP
  • Marquises : 22 DCP
  • Australes : 6 DCP

Équipements froids

Le parc d’équipement froid compte 36 machines à glace et 10 chambres froides, répartis comme suit :

  • Îles du Vent : 19 équipements
  • Îles Sous-le-Vent : 8 équipements
  • Tuamotu-Gambier : 6 équipements
  • Marquises : 8 équipements
  • Australes : 5 équipements

Conclusion

La pêche côtière en Polynésie française reste stable en termes de production, malgré une légère diminution du nombre de navires. ​ Les thonidés dominent les captures, et les DCP jouent un rôle clé dans la concentration des poissons. Les équipements froids et leur répartition soutiennent les activités des pêcheurs dans les différents archipels. ​

 

 

LA PÊCHE LAGONAIRE

 

Nous terminons avec la pêche lagonaire en Polynésie française, en abordant ses aspects réglementaires, économiques et environnementaux. ​

  1. Définition et réglementation

La pêche lagonaire concerne l’exploitation des ressources biologiques naturelles des lagons, récifs et littoraux jusqu’à 100 mètres de profondeur. ​ Les pêcheurs doivent obtenir une carte professionnelle délivrée par la Chambre de l’Agriculture et de la Pêche Lagonaire (CAPL). ​ Cette carte, payante depuis 2014, permet d’accéder aux aides du Pays mais n’est pas une autorisation de pêche. ​ En 2024, 866 cartes ont été délivrées, marquant une baisse par rapport à 2023.

  1. Production et consommation

En 2023, la production globale de produits lagonaires était estimée à 7 064 tonnes, réparties principalement entre poissons récifo-lagonaires (5 750 tonnes), petits pélagiques (429 tonnes), poissons de profondeur (105 tonnes), et coquillages/crustacés (780 tonnes). ​ Tahiti, la plus grande pêcherie, consomme toute sa production pour des besoins locaux, tandis que certains atolls exportent vers Tahiti. ​

  1. Exportations et marchés
  • Troca : Depuis 2023, aucune pêche ni exportation de trocas n’a été réalisée, en raison de la baisse de la demande internationale. ​
  • Holothuries (rori) : La pêche commerciale, suspendue en 2012, est limitée à certaines espèces et réglementée pour assurer la traçabilité. ​ Depuis 2019, les captures ont fortement diminué, notamment à cause de restrictions liées à la convention CITES et des impacts de la crise sanitaire. ​ En 2024, aucune pêche ni exportation de rori n’a été enregistrée. ​
  1. Évolution des pêcheurs et cartes CAPL ​

Le nombre de pêcheurs lagonaires a varié au fil des années, avec une baisse notable en 2024 (1 792 pêcheurs). ​ Les cartes CAPL ont également évolué, passant de gratuites à payantes, avec une validité prolongée à 2 ans depuis 2017. ​

  1. Enjeux et défis

La pêche lagonaire fait face à plusieurs défis :

  • Écologiques : Protection des espèces menacées et gestion durable des ressources.
  • Économiques : Fluctuation des marchés internationaux et dépendance aux exportations. ​
  • Réglementaires : Adaptation des règles pour garantir la traçabilité et la durabilité. ​

En résumé, la pêche lagonaire en Polynésie française est une activité essentielle mais confrontée à des enjeux complexes liés à la durabilité, la réglementation et les fluctuations économiques. ​