LES MÉTIERS DE L’AQUACULTURE

en Polynésie française

ÉTUDES ET FORMATIONS

Qu’est-ce que l’aquaculture ?

L’aquaculture peut être pratiquée à terre (en bassin extérieur ou en enceinte fermée) ou dans le milieu naturel (en enclos, sur des supports fixés au sol, sur des lignes immergées, dans des cages flottantes ou immergées, ou sur des radeaux immergés).

L’aquaculteur peut élever en eau douce, saumâtre ou marine des poissons, des crustacés (crabes, crevettes, etc.), des bivalves (bénitiers, huîtres, etc.), des échinodermes (oursins, holothuries), des algues, des coraux, des éponges et bien d’autres organismes aquatiques.

Selon le type d’aquaculture, les professionnels peuvent travailler dans le milieu naturel soumis aux aléas du climat et des conditions environnementales, ou alors en milieu plus ou moins contrôlé.

En fonction des objectifs, des marchés et de la rentabilité recherchée et à maîtriser, la taille de la ferme d’exploitation varie d’une échelle familiale artisanale à une échelle industrielle.

Structures de cages en lagon

L’aquaculture en Polynésie française

Réensemencement de bénitiers

Définie sur la base de celle de l’organisation mondiale de l’agriculture et de l’alimentation (FAO), dans la délibération n°2010-55 APF du 2 octobre 2010, par « l’élevage, la reproduction ou la culture d’organismes aquatiques à des fins de production destinée à la commercialisation, réalisée par un aquaculteur et mettant en œuvre des techniques durables lors de la constitution des cheptels et des stocks de production aquacole ».

Les activités aquacoles existantes

Les activités aquacoles principalement réalisés localement sont actuellement :

De nouvelles espèces sont prochainement envisagées en pisciculture (Marava, Poti, Tilapia en aquaponie), en ostréiculture (huître de roche), en holothurie culture (rori titi) et aussi en algoculture (culture d’algues).

AQUACULTEUR : définition

Est désigné comme aquaculteur « Toute personne physique ou morale ayant son domicile ou son siège social, depuis plus d’un an en Polynésie française, qui exerce pour son compte et à titre onéreux une ou plusieurs activités d’aquaculture, et qui en tire des revenus réguliers à titre principal ou complémentaire ».

Métiers d’aquaculteur

Selon la taille de l’exploitation, on distingue différents métiers et niveaux de responsabilités.

L’ouvrier aquacole participe aux travaux courants de la ferme:

  1. manutention, contrôle, nettoyage et entretien des structures et des équipements, voire des animaux (coquillages),
  2. nourrissage, participation aux échantillonnages, aux transferts et aux récoltes des animaux,
  3. tri, calibrage et conditionnement des animaux.

Le technicien aquacole veille à la bonne conduite des élevages à travers :

  1. le suivi des structures et des équipements d’élevage,
  2. le suivi des différents lots en élevage,

le tout en veillant à respecter les procédures et bonnes pratiques zootechniques, sanitaires et environnementales mises en place sur la ferme.

Comptage de bénitiers sur une structure flottante

Vérification Station Algues

Le chef d’exploitation aquacole est un véritable chef d’entreprise. Il s’occupe :

  • de l’implantation et de l’aménagement des structures et équipements ainsi que de leur gestion à travers des procédures d’entretien,
  • de l’organisation de la ferme (commandes de la ferme et commandes des clients, suivi de la comptabilité, plan et procédures de production depuis la mise en élevage jusqu’aux récoltes, procédures de bonnes pratiques d’hygiène et d’environnement, procédures d’autorisations et de certification de la ferme, répartition des tâches),
  • de la stratégie de production et de développement de la ferme (en fonction des conditions existantes et afin de satisfaire les besoins du marché en termes de prix, de volume et de qualité des produits). Il doit avoir des qualités de fermier de la mer (connaissances aquacoles et environnementales, suivi de tous les instants, gestion des urgences), de manager d’équipe et des compétences en gestion et en communication.

Autres métiers en lien avec l’aquaculture :

  • mareyage (import-export) et traiteur (transformation) des produits aquacoles
  • vente/réparations d’équipements aquacoles et production/vente d’aliments aquacoles
  • ingénierie et certification en aquaculture, hygiène et sécurité, environnement etc.
  • technicien d’écloserie
  • perliculture : greffeur, plongeur professionnel
  • droit maritime, de la finance et de la formation spécifique à l’aquaculture

Examen en laboratoire d’aquaculture

En résumé, l’aquaculteur doit veiller au bon fonctionnement de sa ferme et au bien être de ses animaux. Tout au long du cycle d’élevage de son espèce il doit gérer les infrastructures et les cheptels tout en respectant la règlementation en vigueur, et dans le but de répondre aux attentes du marché tout en recherchant les meilleures performances et le meilleur rendement pour la ferme dans le respect de l’environnement et du consommateur client final.

Horaires et charges de travail

Quelque soit l’échelle et les techniques envisagées, une exploitation aquacole doit être sous surveillance permanente afin d’intervenir rapidement en cas de problème. Dans certains élevages, le personnel doit se relayer durant les week-ends et jours fériés, notamment pour le nourrissage des animaux et le suivi du matériel d’approvisionnement en fluides (électricité, eau et air).

Structures cages flottantes en lagon

Salaires, expériences et compétences

Ferme aquacole de crevettes bleues à Teahupoo

Les salaires

Les salaires sont variables selon la taille de l’exploitation et le poste occupé. Les meilleures performances sont obtenues lorsqu’à un salaire fixe est ajoutée une prime à l’efficacité.

Les expériences et compétences

L’aquaculteur doit être passionné  par la faune et la flore aquatiques, et doit suivre les conditions météorologiques. Il doit faire preuve d’une motivation à toute épreuve et d’une santé solide.  Il se définit par ses qualités manuelles, sa gestion adaptée aux besoins et aux contraintes, son esprit d’équipe, sa curiosité et son esprit innovant. Du fait, qu’il travaille avec une ressource vivante, l’aquaculteur doit être rigoureux, organisé et régulier dans son travail, il a un bon sens de l’observation, une grande capacité d’analyse et de réaction avec méthode.

Selon sa spécialité et son poste au sein de l’exploitation, il doit maîtriser les espèces et les techniques d’élevage, l’hygiène et les procédures sanitaires et environnementales, la commercialisation, la saisie et l’analyse de données (informatique et statistiques) ; et s’il est chef d’exploitation il doit, en plus, savoir gérer son personnel et ses comptes en fonction des prévisions, des commandes, des ventes et des résultats techniques et financiers.

Les points communs indispensables à une aquaculture durable sont :

  • Approvisionnement régulier en juvéniles de qualité issus d’écloserie (reproduction contrôlée) ou de collectage éco-responsable en milieu naturel ;
  • Maîtrise et respect des normes techniques, sanitaires et environnementales d’élevage en production pour l’espèce ciblée, dans un souci de régularité (reproductibilité des résultats) de qualité du produit et du respect du bien-être animal et de l’environnement ;
  • Maîtrise et respect des normes de récolte, de conditionnement et de commercialisation des produits sur le marché.
  • Bonne gestion financière de la ferme (prévision du budget, suivi et analyse de la rentabilité pour réorienter si besoin la stratégie de production, planification des achats d’aliment, de juvéniles, de consommables ; planification des entretiens des infrastructures et équipements, gestion des amortissements, etc.).

Partager !