Reprise du programme de collectage du naissain d’huîtres comestibles aux îles Sous-le-Vent

Dans le cadre de la diversification des filières aquacoles polynésiennes, la Direction des Ressources Marines (DRM) a identifié des espèces à fort potentiel de développement notamment aux îles Sous-le-Vent et sur lesquelles des essais pré-pilotes en collaboration avec différents partenaires privés et/ou publiques ont déjà démarrés. Parmi ces espèces, nous retrouvons l’huître de roche Saccostrea cucculatta, espèce indigène de nos îles. Si dans les années 1970-1980 une filière ostréicole a été lancée avec une production atteignant près de 22 tonnes en 1975, la présence d’un ver parasite invasif du genre Polydora a provoqué par la suite de très fortes mortalités entrainant l’arrêt de la filière.

Après plusieurs décennies et de nombreuses avancées technologiques, la DRM a été sollicitée pour vérifier s’il est aujourd’hui possible de relancer cette filière. Une convention de collaboration avec le Centre Ifremer du Pacifique (CIP) a donc été engagée pour une étude de faisabilité visant à maîtriser les nouvelles technologies d’écloserie plus performantes, et des technologies innovantes vis-à-vis des contraintes liées au Polydora jusqu’en décembre 2023. En parallèle, en juillet 2021 un surplus de naissains issus d’écloserie a été fourni à la DRM qui, avec l’appui important de son Ministère de tutelle, a pris l’initiative de mener des essais complémentaires à ceux engagés avec l’Ifremer et nommé projet « Huîtres comestibles » ou « Tio Pf ».

La première étape de ce projet est focalisée sur le pré-grossissement et le grossissement sur différents sites répartis entre les îles du-Vent et les îles Sous-le-Vent en y intégrant si possible les premiers éléments de commercialisation. Au terme de ces premiers travaux, la DRM pourra proposer un recueil des techniques utilisées et des résultats d’expérimentation sur le suivi du potentiel aquacole des sites (REMORA).

La seconde étape est concentrée sur la reprise des essais de captage de naissains aux îles Sous-le-Vent. En effet, dans les années 1970-1980, la fourniture du naissain bio naturel se faisait par collectage sur chapelets de coquilles de bénitier. En parallèle, des essais de pré-grossissement et de grossissement, des essais de captage et/ou de collectage de naissains sont également projetés durant cette période.

Après avoir identifié des sites potentiels sur Taha’a basés sur des documents d’époque et obtenu les autorisations nécessaires, la DRM a engagé la première campagne de captage à la fin du mois de janvier 2023. Une mission réalisée du 31 janvier au 3 février par une équipe pluridisciplinaire de la DRM composée à la fois d’agents de la Direction, de l’antenne de Raiatea, de la Cellule Sanitaire (SAN) et de la Cellule Innovation et Valorisation (CIV Aquaculture) a permis d’installer les premiers systèmes de collectage.

Différents types de capteurs seront comparés et ont donc été installés par la DRM dans la lagune de Poutoru en partenariat avec la population locale et le conseil municipal de Taha’a.

Cela a concerné des capteurs en chapelets de coupelle (noix de coco et bambou) sans chaux (1), réalisés par les habitants de la commune de Pouturu, en chapelets de coupelle avec de la chaux (2), en plastique type « perliculture » sans chaux (3), en plastique type « perliculture » avec chaux (4) et en boudin de coquille d’huître de roche de Vairao (5).

Les premiers résultats sont attendus d’ici le second trimestre 2023 et les premiers naissains collectés seront mis en pré-grossissement et grossissement afin de pouvoir valider la faisabilité de relancer la filière ostréicole à Taha’a basée sur le captage naturel.