Mission RESOLAG à Mangareva : étude de faisabilité de réensemencement de nacres géniteurs
Dans le cadre de son réseau d’observation du lagon (RESOLAG), une équipe de la DRM s’est rendue à Mangareva du 30 août au 06 septembre 2022 pour y réaliser l’entretien de deux sondes permettant de suivre les paramètres du lagons (température, salinité, chlorophylle a, oxygène) installées en permanence dans le lagon et financées par le programme PROTEGE. Ce déplacement a été aussi l’occasion de présenter les résultats d’une étude menée avec l’IRD et l’IFREMER sur les courants et le stock sauvage d’huîtres perlières des Gambier, pour mieux comprendre les mécanismes physiques liés au collectage. Grâce à elle, nous avons pu constater la faiblesse du stock sauvage dont l’estimation du stock total est de 400 000 nacres seulement.
En parallèle, le comité de gestion a alerté la DRM sur deux années consécutives de mauvais résultats de collectage et s’inquiète de leur approvisionnement en nacres pour 2023.
Pour remédier à ce problème, l’équipe a tenu à rencontrer les perliculteurs pour leur exposer ces résultats alarmants, et leur proposer de trouver conjointement des solutions. Parmi les propositions, la remise en liberté de nacres chaque année dans des lieux précis par les perliculteurs pourrait permettre de reconstruire le stock de géniteurs du lagon.
Une vraie prise de conscience de la part des perliculteurs présent à la réunion a été constatée, mais une prise de conscience collective est maintenant nécessaire afin que les professionnels soient acteurs de la gestion de leur ressource. Certains d’entre eux étaient volontaires pour participer aux actions de réensemencement et de repeuplement de nacres, de façon régulière après chaque récolte.
L’équipe de la DRM a donc élaboré une méthodologie de réensemencement avec l’aide de jeunes perliculteurs locaux, identifiant les zones les plus propices à la pose de nacre dans le milieu naturel. Plusieurs perliculteurs ont fourni des nacres et ont accompagné l’équipe pour apprendre les techniques qui leur permettront par la suite de poursuivre le projet de façon autonome, en espérant faire remonter les stocks rapidement. Un suivi de l’effectif des nacres remises à l’eau chaque année et un suivi des données de collectage seraient nécessaire pour suivre l’évolution de la situation.