L’AQUACULTURE EN POLYNÉSIE FRANÇAISE

Des opportunités d’avenir pour notre fenua

QU’EST-CE QUE L’AQUACULTURE ?

L’aquaculture est apparue il y a 6000 ans. De nombreuses civilisations l’ont utilisée. A Hawaï, les anciens élevaient des poissons en lagunes.

L’aquaculture consiste en l’élevage ou la culture d’organismes aquatiques à terre ou en mer. (voir FAO 1 et FAO 2)

LES ENJEUX DE L’AQUACULTURE

Le total mondial des prises de pêche est à son maximum depuis 15 ans : environ 90 millions de tonnes par an. En 2006, l’aquaculture représentait 36% de l’ensemble des captures, et 47% de la production halieutique à vocation alimentaire. Ces données statistiques sont quelque peu différentes si l’on n’inclut ou pas la Chine (62% de l’aquaculture mondiale en 2008) et les plantes aquatiques (soit 23% de la production mondiale aquacole en 2008).

Si l’on met à part les plantes aquatiques, l’aquaculture concerne à 90% (données FAO 2008) les poissons d’eau douce (55%), les mollusques (25%) et les crustacés (10%).

La gestion des stocks naturels (de plus en plus surexploités) est une nécessité, et ce, d’autant plus dans le Pacifique où, d’une part, la consommation de poissons par habitant est parmi la plus importante au monde (globalement entre 30 et 100 kg/an) d’autre part, la poussée démographique est importante.

La consommation en produits marins augmentant dans le monde, l’aquaculture apparaît comme une solution majeure.

L’AQUACULTURE EN POLYNÉSIE FRANÇAISE

L’aquaculture polynésienne est bien évidement représentée en priorité par la perliculture.

Hors perliculture, plusieurs filières ont été tentées ou développées depuis les années 70. Actuellement les techniques, espèces et filières polynésiennes prioritaires sont : l’élevage de crevettes, la pisciculture lagonaire, l’aquaculture de bénitiers, la collecte et l’élevage de larves récifales.

LES FILIÈRES

L’élevage de crevettes

L’élevage de crevettes (voir « Te Vea Tautai N° 24 ») est basé sur la seule espèce importée (d’Amérique latine dans les années 80) encore présente, car elle a été domestiquée, c’est-à-dire habituée, adaptée aux conditions climatiques et aquacoles polynésiennes : Litopenaeus stylirostris. La production actuelle de crevettes par les fermes locales est de 40-60 tonnes par an, elle dépend des productions de post-larves de l’écloserie du pays. La consommation locale est supérieure à 500 tonnes par an. Les crevettes produites par les fermes polynésiennes ont l’unique particularité d’être :

  • proposées fraîches sur le marché, donc sans aucun agent conservateur,
  • indemnes ou résistantes aux maladies des crustacés à déclaration internationale obligatoire.

Le potentiel aquacole local de cette crevette est élevé malgré un manque relatif de surfaces terrestres disponibles pour les bassins, ce qui limite en partie la production locale. Mais des perspectives de développement sont possibles grâce à l’élevage en cage dans les lagons.

La pisciculture lagonaire

L’élevage de poissons existe à Tahiti depuis 20 ans avec une production limitée pour l’instant et très variable (1 à 10 tonnes par an environ) ; Jusqu’à présent, essentiellement du loup tropical (Lates calcarifer) issu d’écloseries. La pisciculture lagonaire (voir « Te Vea Tautai N°25 ») est une activité plus jeune. En effet, après des essais infructueux car non durables basés sur la capture de juvéniles sur le récif frangeant dans la fin des années 90, une sélection d’espèces piscicoles potentielles a été effectuée en 2001 par le SPE. Et dès 2002, des travaux sont menés entre autres sur le « Paraha peue » ou poisson lune (Platax orbicularis), seule espèce ciblée ensuite à partir de 2006 par la DRM et l’Ifremer, pour ses performances, sa haute valeur ajoutée et pour ses qualités gustatives.

Les résultats encourageants permettent de transférer la technologie d’écloserie dès 2010-2011 à la future écloserie de production du Pays, et de lancer un essai pilote chez les pisciculteurs lagonaires existants (juillet 2010), afin d’envisager un transfert de technologie en 2011 et une exploitation commerciale par le secteur privé sur un marché local estimé à environ 100 tonnes par an.

Une ferme piscicole viable doit produire plusieurs dizaines de Tonnes par an.

L’aquaculture de bénitiers

Les travaux pour une meilleure exploitation et gestion du bénitier en Polynésie française ont été particulièrement développés durant cette dernière décennie (voir « Te Vea tautai N°19 » et « Te Vea Tautai N°26 »).

En matière d’aquaculture, selon un principe similaire à celui des huîtres perlières, le collectage et l’élevage de naissains de bénitiers (Tridacna maxima) vient d’être maîtrisé en Polynésie française et offre, pour la première fois au monde, des opportunités intéressantes, en particulier en matière de :

  • repeuplements lagonaires,
  • aménagements de jardins « fleuris » sous-marins,
  • exportations durables de produits de haute qualité.

Ce type d’activités aquacoles ne peut être développé qu’à partir de certaines îles des lagons producteurs dont le potentiel (unique au monde) est avéré. Par ailleurs, le développement à court terme de cette filière depuis ces îles sur des marchés de niche doit être accompagné.

La collecte et l’élevage de larves récifales

Des techniques innovantes de collecte et d’élevage de larves récifales ont été mises au point en Polynésie française puis ailleurs dans le Pacifique. (voir le site du CRISP, InitiativeS Corail pour le Pacifique).

Ces techniques écologiques permettent de réaliser :

  • des travaux d’aménagement corallien et de réensemencement en poissons, tel un jardinier-paysagiste sous-marin afin d’embellir et d’améliorer nos lagons parfois dégradés,
  • des exportations de poissons d’élevage pour le marché des poissons d’ornement.

L’AQUACULTURE DURABLE

Les conditions de son développement d’une aquaculture polynésienne durable sont les suivantes :

  • le choix de techniques et d’espèces adaptées à notre contexte environnemental polynésien,
  • une technicité relativement pointue avec un suivi à tout instant,
  • des investissements variables selon l’activité choisie ( de quelques unités à plusieurs centaines de millions de francs)..,
  • l’accompagnement zootechnique, environnemental et sanitaire en amont grâce à la recherche en développement,
  • l’accompagnement technique et financier en aval pour assurer un développement durable des fermes.

Vos interlocuteurs :

  • Syndicat pour le développement de l’aquaculture – Tél. 40 53 43 93
  • Coopérative des Aquaculteurs de Polynésie française – Tél. 87 73 65 37
  • C.C.I.S.M. – Tél. 40 47 27 00
  • Direction des ressources marines (DRM) – Tél. 40 50 25 50

Pour mieux en savoir sur le potentiel et le développement de l’aquaculture dans les îles du Pacifique, voir le portail aquaculture sur le site du Secrétariat de la Communauté du Pacifique.

Les infrastructures aquacoles en Polynésie française

 

Plusieurs structures aquacoles existent actuellement en Polynésie française. Elles sont aujourd’hui amenées à se développer pour permettre l’ascension de l’aquaculture dans le pays.

AQUAPAC

Superficie : 11,3 ha dont 6 utilisées
Responsable : Teva SIU
Adresse : BP 7020-98719 Taravao
Tél : (+689) 40 57 16 33 / (+689) 87 77 72 40
Fax : (+689) 40 57 00 96
Email : aquapac@mail.pf

Activités :
Ferme de crevettes, poissons.
Écloserie de loup tropical, Tilapia.
Affermage de l’EPT.
Fournisseur d’aliments.

SOCIÉTÉ AQUACOLE D’OPUNOHU (MOOREA)

Superficie : 2 ha
Responsable : Yves QUEINNEC et Lopèze TAUHIRO
Adresse : BP 1050-98729 Papetoai
Tél : (+689) 40 56 51 54 / (+689) 87 76 89 98
Fax : (+689) 40 56 26 73
Email : queinnec@gmail.com

Activités :
Ferme de crevettes.
Fournisseur d’aquariums en fonctionnement

SCA BORA BORA AQUACULTURE

Superficie : 1800 m3
Responsable : Édouard LEHARTEL
Adresse : BP 2932-98713 Papeete
Tél : (+689) 40 54 32 13 / (+689) 87 77 29 99
Fax : (+689) 40 42 59 59
Email : edouard.lehartel@mail.pf

Activités :
Ferme de poissons et crevettes en cages

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