Les animaux marins venimeux en Polynésie française 〉 PDF

PREMIERS SECOURS

Sortir la victime de l’eau rapidement afin d’éviter une noyade suite à une réaction de panique ou à un malaise. Consulter un médecin ou appeler les services d’urgence (SAMU au 15 ou Pompiers au 18), en cas de réaction toxique (vertiges, sueurs froides, vomissements, accélération du rythme cardiaque), allergique (démangeaisons, fortes douleurs, gonflements, sensation de mal-être…) ou en cas de plaie importante.

EN ATTENDANT L’ARRIVEE DES SECOURS

Pour ralentir la diffusion du venin :

  • Immobiliser le membre atteint par la piqûre ou la blessure.
  • Asseoir la victime et surtout ne pas la faire marcher.

Retirer à l’aide d’une pince les débris venimeux si possible. Laver la piqûre ou la plaie à grande eau, de préférence de l’eau de mer, pour éliminer une partie du venin.

Pour lutter contre la toxicité du venin, créer un choc thermique (toxine thermolabile : raies, poissons-pierre, cônes, oursin noir,…) :

  • Plonger le membre atteint par la piqûre ou la blessure dans un bain chaud à une température supportable (45°C).
  • Puis le plonger dans de l’eau très froide ou glacée.

A L’ARRIVEE DES SECOURS

  • Identifier l’animal, le décrire ou le faire capturer par un professionnel.
  • Décrire tous les symptômes ressentis par la victime.
  • Montrer la piqûre ou la plaie du membre atteint.
  • Informer des antécédents allergiques connus de la victime.

Poisson pierre – Nohu

Synancées – Scorpaenidae – Rascasses

Synanceia verrucosa

Capacité au mimétisme qui lui permet de se fondre aisément au milieu des coraux, mort ou vivant, et dans le sable. Animal informe à gueule démesurée et béante. Vit enterré dans le sable, immobile. Il est presque impossible de le différencier d’un bloc de corail.

L’appareil venimeux réside au niveau de ses nageoires dorsales et sont constituées de 13 épines.

Piqûre par contact

C’est la piqûre la plus grave de toutes celles infligées par les poissons. Le venin peut être projeté à 1 mètre de distance. Mort de la victime dans 25% des cas.

Symptômes locaux

  • Piqûre très douloureuse, irradiant immédiatement à distance.

Symptômes généraux

  • Sueurs, tremblements, vomissements, angoisse et délire.
  • Tendance syncopale immédiate.
  • La région blessée devient bleuâtre, s’œdématie, se nécrose.
  • Phlegmons gravissimes et septicémie.

Traitement classique

  • Se rendre aux urgences les plus proches.
  • Laver à l’eau chaude (45°C), sans ébouillanter, pour inactiver la toxine (toxine thermolabile).
  • Effectuer un garrot modérément serré placé entre la piqûre et la racine du membre atteint.
  • Approcher la flamme d’un briquet ou l’extrémité incandescente d’une cigarette mais sans brûler la plaie.
  • Pratiquer une aspiration du venin avec un appareil adéquat.
  • Immerger le membre atteint dans de l’eau glacée pendant 30 mn, puis dans de l’eau chauffée à 60°C. A partir de 55°C la toxine est détruite.
  • Ajouter à l’eau du bain un antiseptique type permanganate de potassium à 4%, du Dakin et un dérivé organo-mercuriel ou de l’eau de javel.
  • Anesthésier localement avec de la xylocaïne à 2%. Suivie d’une excision du pourtour de la piqûre à l’aide d’un bistouri jusqu’à saignement. Mettre un pansement à renouveler quotidiennement. Guérison au bout de 15 jours.
  • Injection intramusculaire ou intraveineuse de 2 ml de sérum antivenimeux spécifique (Stone fish antivenimous serum). Il peut être injecté dans le quart d’heure qui suit la piqûre.
  • Injection de chlorhydrate d’émétine dans la plaie (60 mg à 6%) action très rapide.

Prévention

  • Port de sandales en plastique de type « Méduse », entièrement fermées.
  • Des chaussures avec semelles renforcées offrent une meilleure protection.
  • Port de gants et combinaison en néoprène pour les plongeurs.
  • Éviter de marcher sur les pierres ou petits coraux isolés sur le sable.

Poisson de feu – Tataraihau

Rascasses – Scorpaenidae

Pterois

  • Pterois volitans.
  • Pterois antennata.
  • Pterois radiata.

Injection par les épines dorsales de la nageoire, le venin ressemble à celui du cobra. Vie le plus souvent sur la pente externe et dans des coins sombres. Sortent en général de préférence la nuit. De couleurs chatoyantes.

Piqûre par contact

Symptômes locaux

  • Piqûre immédiatement douloureuse et brûlante, irradiant à tout le membre blessé.
  • A partir de la zone blessée, livide, s’étend un œdème important.
  • Nécrose locale fréquente.
  • Engourdissement extensif de la région.
  • Paresthésies, picotements, fourmillements.
  • Sensation de chaleur.

Symptômes généraux

  • Vertiges, asthénie, choc fréquent hypothermie, sueurs froides, cyanose.
  • Bradycardie, défaillance respiratoire fréquente.

Traitement classique

  • Se rendre aux urgences les plus proches.
  • Laver à l’eau chaude (45°C), sans ébouillanter, pour inactiver la toxine (toxine thermolabile).
  • Approcher la flamme d’un briquet ou l’extrémité incandescente d’une cigarette mais sans brûler la plaie.
  • Injection de 10 cc de gluconate de calcium en intraveineux.
  • Perfusion de 250 cc de sérum glucosé à 5%.
  • Injection intramusculaire d’une ampoule de 5 cc dosée à 400 mg de Méprobamate (Equanil N.D.).

Prévention

  • Port de gants et combinaison en néoprène pour les plongeurs.
  • Ne surtout pas toucher.

Cônes venimeux – Pu’oe ou Pupata

Mollusques – Conidés

Par ordre de gravité décroissante on trouve :

  • conus geographus,
  • conus textile,
  • conus marmoreus,
  • conus aulicus,
  • conus tulipa.

Inoculation du venin par un dard en forme de harpon qui reste planté dans la plaie après injection.

Le coquillage présente une spire basse, une columelle lisse, et une ouverture étroite et très allongée. L’animal possède une langue râpeuse garnie de dents creuses en forme de harpons reliées à une glande œsophagienne sécrétant un puissant venin qui lui permet de paralyser sa proie.

Piqûre par contact

Symptômes locaux

  • Plaie ischémiée et œdématiée (gonflement), douleur immédiate et brûlante.
  • Engourdissement du membre.

Symptômes généraux

  • Vomissements, dysphagie (difficulté à avaler), dysarthrie (trouble de la parole), hypersalivation (saliver abondamment), larmoiement (écoulement de larmes).
  • Troubles digestifs.
  • Parfois incoordination motrice avec angoisse (perte de contrôle de ses mouvements), tachycardie (accélération du rythme cardiaque).
  • Œdème de la glotte.
  • Arrêt cardiaque.
  • La mort (Cône géographe ou textile) peut survenir par paralysie respiratoire.

Traitement classique

  • Traitement purement symptomatique au début.
  • Se rendre aux urgences les plus proches.
  • Laver à l’eau chaude (45°C), sans ébouillanter, pour inactiver la toxine (toxine thermolabile).
  • Approcher la flamme d’un briquet ou l’extrémité incandescente d’une cigarette mais sans brûler la plaie.
  • Procéder à l’extraction de l’aiguillon et à la désinfection de la piqûre.
  • Immersion de la partie atteinte dans de l’eau glacée pendant 30 minutes. Suivit d’une immersion dans l’eau, chauffée à 60°C pendant 45 minutes.
  • Dès l’apparition de signes généraux, administration intraveineuse ou intramusculaire d’un dérivé cortisonique est recommandé.
  • La réanimation est parfois nécessaire.

Prévention

  • Ne pas le toucher.
  • Ne pas le mettre dans votre poche.
  • Ne surtout pas le mettre en contact avec votre peau.
  • Pour éviter la piqûre d’un cône, ne pas le prendre par la partie inférieure de l’ouverture par où sort le dard.
  • Laissez-le dans son environnement.

Pieuvre ou Poulpe – Arava – Fe’e

Mollusques

Animal connu à 8 tentacules garnis de ventouses nombreuses entourant un corps allongé. L’appareil venimeux est situé dans les glandes salivaires postérieures.

Inoculation par morsure

Symptômes locaux

  • La morsure laisse deux petites lésions punctiformes qui saignent abondamment puis un œdème discret avec prurit apparaît après 6 à 12 h.
  • Douleur minime.
  • Sensation locale de fourmillements et engourdissement.

Symptômes généraux

  • Rarement mort par détresse respiratoire.

Traitement classique

  • Traitement symptomatique.

Prévention

  • Ne pas le toucher.
  • Le manipuler avec précaution à l’aide de gants en néoprène.

Raie (raie à aiguillon) – Fai manu

Poissons.

Aetobatis narinari : raie léopard à dos sombre, moucheté de taches gris clair, avec 5 aiguillons venimeux à la base de la face dorsale de la queue. Caractérisées par un corps aplati et de très grandes nageoires pectorales en forme d’ailes, les raies ont pour habitude de vivre sur les fonds sableux.

Piqûre par contact

Symptômes locaux

  • Douleur locale intense irradiant à toutes les régions voisines.
  • Plaie de 2 à 3 cm, déchiquetée, fortement œdématiée et phlycténulaire.
  • Ultérieurement nécrose et perte de substance.
  • Lymphangite et adénopathie satellite (maladie des glandes, des ganglions lymphatiques).
  • Surinfection fréquente, lésion des filets nerveux du voisinage.
  • Parésies (Paralysie légère).

Symptômes généraux

  • Tendance lipothymique avec angoisse, parfois état de choc et détresse respiratoire.
  • Mort (rare) : précocement, par action hélymotique du venin ; tardivement par surinfection septicémie, tétanos, gangrène.

Traitement classique

  • Se rendre aux urgences les plus proches.
  • Laver à l’eau chaude (45°C), sans ébouillanter, pour inactiver la toxine (toxine thermolabile).
  • Approcher la flamme d’un briquet ou l’extrémité incandescente d’une cigarette mais sans brûler la plaie.
  • Laver la plaie immédiatement à l’eau froide salée, essayer d’extirper le fragment d’aiguillon.
  • Garrot peu serré pour arrêter le retour veineux et laver le membre à l’eau chaude 30 mn. (venin détruit à 50°C)

A l’hôpital

  • Parage de la plaie, suture.
  • Prophylaxie tétanique systématique.
  • Injection in situ de procaïne à 2% contre la douleur.

Prévention

  • Ne pas la toucher.
  • Porter des chaussures en plastiques ou renforcées.

Anémones de mer – Atoti ou Pa’ipa’i pu’a ou ‘ua’a rori

Fixée par une ventouse au rocher, sur un corail ou une épave, l’anémone de mer est pourvue de nombreuses tentacules rétractiles entourant la bouche. Magnifiques corolles où le rose prédomine mais on en trouve également de couleur blanche ou orangée. Sa taille peut varier de 15 à 40 cm.

Son arme de défense se situe au niveau des tentacules munis de nématocystes ou cellules urticantes à venin. Il est injecté à l’aide d’un minuscule harpon lui permettant d’atteindre mortellement sa proie. Quelques organismes, protégés contre les cellules urticantes, vivent dans les anémones :  les bernard-l’hermite (comme le « pagure à anémones »), les poissons-clowns, les poissons-demoiselles ou certaines petites crevettes.

Piqûre par contact

Symptômes locaux

  • Sensation de brûlure qui peut durer de 24 à 48 heures si celle-ci n’est pas traitée.
  • Érythème prurigineux avec œdème et parfois des fourmillements.
  • Vasodilatation locale intense puis ischémie pouvant aller jusqu’à la nécrose.

Symptômes généraux

  • Pâleurs, sueurs, vertiges, tendance syncopale.
  • Réaction de sensibilisation.
  • Choc anaphylactique (réaction allergique exacerbée).

Traitement classique

  • Nettoyer soigneusement et brosser pour éliminer toute trace de cellule à venin.
  • Application locale d’alcool à 90°.
  • Application d’une pommade analgésique, antiseptique ou à base de corticoïdes.
  • Si la surface de la brûlure est importante, administrer un corticoïde par voie orale, intramusculaire ou intraveineux.
  • En cas de choc anaphylactique, se rendre dans un centre médical le plus proche.

Prévention

  • Se munir de gants de plongée.
  • Éviter tout contact avec les anémones.

Méduses – Pa’ipa’i

Siphonophores – Physalies – Cœlentérés

Animaux gélatineux en forme de cloche hémisphérique, dont l’ouverture est garnie de tentacules urticants, flottant librement. Elle se déplace grâce au vent, aux courants et aux marées, et prolifère dans tous les océans.

  1. Physalie du Pacifique ou Physalia utriculus : ne possède qu’un filament pêcheur. Elle fait partie de celles dont la piqûre peut être mortelle.
  2. Sémeostomes. L’espèce rencontrée en Polynésie est la Cyanea annaskala. Elle possède un nombre impressionnant de tentacules, émanant de 8 groupes radiaux, chacun se subdivisant en plusieurs rangées, sous la face inférieure du disque. Variant du rose au violet, elle présente un disque de 12 cm de diamètre et possèdes des tentacules en forme de spaghettis, mesurant de 10 à 12 cm.
  3. Les Rhizostomes. Silhouette qui évoque celle d’un chou-fleur. Les plus connues sont la Rhizostoma pulmo et la Rhizostoma Cuvieri.

Piqûre par contact

Symptômes locaux

  • Sensation de décharge électrique, de brûlure qui se diffuse le long des membres jusqu’aux lombes (région lombaire, reins).
  • Apparition d’un placard rouge brûlant œdématié, très prurigineux qui peut disparaître ou se couvrir de vésicules et se nécroser.
  • Parfois malaise général avec vertiges, oppression thoracique, nausées, angoisse.
  • Les symptômes se dissipent en 24 à 48 heures.
  • Réaction de sensibilisation.
  • Démangeaisons.

Traitement classique

  • Ne pas utiliser d’eau douce froide sur les zones piquées. Risque d’éclatement des poches à venin qui seraient restées sur la peau.
  • Plonger les zones piquées dans de l’eau chaude pendant environ une demi heure. Ne pas dépasser 45°C. La température haute permet de dissoudre les protéines du venin injecté par la méduse.
  • Appliquer de l’alcool à 90° sur la région sans frotter. A défaut saupoudrer de sable sec et une minute après l’éliminer avec soin en grattant avec un couteau.
  • Retirer les fragments de tentacules adhérents à la peau en vous protégeant avec des gants.
  • Appliquer de la glace sur les parties atteintes pour calmer les douleurs.
  • Appliquer une pommade antiprurigineuse (type Actidilon) pour calmer les démangeaisons et l’inflammation.
  • Application locale d’analgésiques et de corticoïdes.
  • Laver les lésions à l’aide d’un antiseptique, suivi d’une administration orale, intramusculaire ou sous-cutanée profonde, d’antihistaminique (contre les allergies).
  • Contrôle régulier du pouls, de la respiration, et de la tension artérielle est nécessaire en attendant l’arrivée d’un médecin.

Prévention

  • Porter un t-shirt surf en lycra.
  • Baignades en eaux troubles déconseillées.
  • Baignades interdites en cas « d’alerte aux méduses ».
  • Ne pas toucher ou ramasser les méduses échouées. Même mortes et gisantes sur le sable, leur venin reste toujours actif pendant plusieurs heures.

Étoile de mer épineuse – Taramea

Astérides – Échinodermes – Acanthaster planci

« Couronne d’épines » ou « Coussin de belle-mère » brunâtre de 50 cm de diamètre, de 14 à 16 bras. Les piquants bruns sont souples, cassants et acérés. L’animal vit sur le corail dont il se nourrit. Signe particulier, lorsqu’un de ses bras est amputé, il se multiplie.

Piqûre par contact

Symptômes locaux

  • Localement le venin entraîne une douleur et une inflammation importante avec lymphangite, parfois nécrose de la région environnant la piqûre.

Symptômes généraux

  • Malaises.
  • Paralysie temporaire du membre atteint.

Traitement classique

  • Nettoyer soigneusement et régulièrement la plaie.
  • Désinfecter et extirper les fragments de piquants à la pince à épiler après nettoyage.
  • Appliquer une pommade analgésique et antihistaminique. Du Dakin ou de la Bétadine.
  • Traitement symptomatique.
  • Se rendre aux urgences les plus proches.

Prévention

  • Gants spéciaux pour la plongée.
  • Éviter tout contact avec la Taramea.

Murène – Puhi miti ou Tuna tore

La murène vit tapie dans une anfractuosité du rocher, seule la tête dépasse avec une gueule largement fendue et sans cesse en mouvement. N’attaque jamais spontanément mais défend son repaire et fait front.

L’appareil à venin comprend 4 longues dents crochues implantées sur le palais.

Les grands spécimens peuvent atteindre 3m de long pour 40 cm de diamètre.

Inoculation par morsure

Symptômes locaux

  • Douleur locale intense, la plaie peut se nécroser (mort des tissus).

Symptômes généraux

  • Polypnée (respiration rapide amenant habituellement une hyperventilation) et anxiété.
  • Hémolyse (destruction des globules rouges du sang).
  • Frissons.
  • Myoclonies (contraction musculaire rapide, involontaire, de faible amplitude, d’un ou plusieurs muscles).

Traitement général

  • Consulter un médecin.
  • Désinfecter la plaie et ablation chirurgicale des tissus souillés et mortifiés.
  • Traitement symptomatique (gardénal) en cas d’angoisse par voie orale ou par injection intramusculaire ou sous-cutanée.

Prévention

  • Regarder mais ne pas toucher, ni approcher la murène.
  • Ne pas harponner car elle s’enroule autour de la flèche et mord tout ce qui se trouve à sa portée.

Rascasse – Nohu tarao

Scorpaenopsis gibbosa

La rascasse vit dans les rochers, se tapissant dans le sable, les algues, les coraux ; large mâchoire, tête hérissée de piquants ; corps trapu, gris, tacheté de rouge.

Piqûre par les épines des opercules et de la nageoire dorsale.

Piqûre par contact

Symptômes locaux

  • Douleur intense.

Symptômes généraux

  • Accidents généraux : sueurs, tremblements, angoisse.
  • La plaie peut se nécroser.

Traitement classique

  • Laver la plaie à l’eau chaude (venin détruit à 60°C).
  • Injection de chlorhydrate d’émétine dans la blessure, très efficace si pratiquée précocement (60 mg à 6%).

Prévention

  • Port de sandales en plastique de type « Méduse », entièrement fermées.
  • Des chaussures avec semelles renforcées offrent une meilleure protection.
  • Port de gants et combinaison en néoprène pour les plongeurs.

Oursins – Vana

Échinodermes

  • Toxopneustes pileolus
  • Diadema setosum
  • Echinothrix calamarix

Piquants mobiles et orientables de grandes longueurs. Les oursins ne sont pas venimeux mais les plaies infligées par les piquants sont douloureuses.

L’oursin le plus dangereux est le Toxopneustes pileolus, avec ses pédicellaires, des bras souples armés d’une pince minuscule venimeuse. Elles peuvent causer une paralysie. Souvent enfoui dans le sédiment, au-delà de 40m de profondeur.

Piqûre par contact

Symptômes locaux

  • Piquants acérés qui peuvent s’infecter ou s’enkyster dans la plaie déterminant la formation de nodules de cicatrisation.

Traitement classique

  • Pour extraire les piquants :
    • frotter avec une holothurie (succion)
    • passer la région atteinte à la chaleur.
    • essayer l’extraction du fragment avec des pinces.
    • utiliser du ruban adhésif pour retirer les débris restants.
    • uriner sur la plaie (l’ammoniac aide à dissoudre le calcaire de l’épine).
    • plonger ou imbiber les parties du corps piquées dans du vinaigre (aide à dissoudre le calcaire).
  • Désinfecter la plaie.
  • Traitement antibiotique si apparition de ganglion et d’une traînée de lymphangite.
  • Une incision pour libérer les fragments incrustés à l’endroit de la piqûre, s’il y a un abcès.
  • Laver à l’eau chaude (45°C), sans ébouillanter, pour inactiver la toxine (toxine thermolabile).
  • Approcher la flamme d’un briquet ou l’extrémité incandescente d’une cigarette mais sans brûler la plaie.

Prévention

  • Port de sandales en plastique de type « Méduse », entièrement fermées.
  • Des chaussures avec semelles renforcées offrent une meilleure protection.
  • Port de gants en néoprène pour les plongeurs.
  • Éviter de marcher sur les oursins.
  • Palmes, masque et tuba pour rester en surface.

Corail de feu – Afifa ou ‘ahifa

Cnidaire – Cœlentérés – Millepora platyphylla

Se distingue du vrai corail par la présence d’une multitude de pores. Propriété urticante de ses cellules. Sa couleur jaune vif ou ocre et sa forme en larges lamelles sont caractéristiques.

Piqûre par contact

Symptômes locaux

  • Sensation de brûlure et de démangeaisons.
  • Douleur très vive.
  • Apparition de plaques rouges qui peuvent disparaître en quelques heures.
  • Souvent après un délai de 1 à 10 h apparition d’une éruption érythématopapuleuse très prurigineuse.

Traitement classique

  • Mettre du jus de citron sur la plaie dès la sortie de l’eau.
  • Si les plaies s’infectent, bien nettoyer avec de la Bétadine ou du Dakin.
  • Appliquer une pommade analgésique ou à base de corticoïdes.
  • Prescrire des antihistaminiques.

Prévention

  • Combinaison en néoprène pour les plongeurs.
  • Gants spéciaux pour la plongée.
  • Port de sandales en plastique de type « Méduse », entièrement fermées.
  • Éviter tout contact avec le corail de feu.

Coraux intoxiqués – To’ahorahia ou Pu’a

Madrépores

Formes diverses. Constituent les récifs et hébergent des zooxanthelles ou algues unicellulaires. Se situent aussi bien sur la zone externe ou récifale, dans le lagon, au niveau du platier interne et des patates de corail.

Plaie par contact

Symptômes locaux

  • Les plaies provoquées sont douloureuses, très prurigineuses avec de violentes réactions inflammatoires et se surinfectant facilement.
  • Temps de guérison assez long et cicatrisation entre 2 à 3 semaines.
  • Quelques complications infectieuses sont observées : lymphangite, ganglion, suppuration.

Traitement classique

  • Interrompre la baignade et procéder à un bon nettoyage de la plaie.
  • Désinfecter et débarrasser la blessure des fragments de corail qu’elle contient.
  • Utiliser des compresses imbibées d’un des produits suivants : alcool, teinture d’iode, Mercurochrome, Bétadine, Dakin ou jus de citron.
  • En cas de surinfection (streptocoques), l’usage d’antibiotiques locaux est recommandé.
  • En cas de lésions étendues, la cryothérapie (traitement par la glace) est conseillée.

Prévention

  • Combinaison en néoprène pour les plongeurs.
  • Port de sandales en plastique de type « Méduse », entièrement fermées.

Holothuries – Rori

Échinodermes – Holothuriidae – Bohadschia

En Polynésie ne sont pas venimeuses sauf une espèce de profondeur, mais possèdent une toxine sur leur corps qui peut provoquer une irritation. Cette toxine (holothurine) a un effet de répulsion sur les requins.

Corps mou, cylindrique, allongé selon l’axe bouche-anus similaire à un boudin. Elle se nourrit de plancton et de détritus. Robe noire ou grise tachetée.

Irritation par contact

Symptômes locaux

  • Localement démangeaison, irritation, rougeur et œdème.
  • Risque de cécité si les yeux sont touchés.

Traitement classique

  • Appliquer une pommade analgésique et antihistaminique.

Prévention

  • Éviter de lui marcher dessus ou de le compresser au risque d’éjection de l’holothurine par réaction de défense.

Sangsue – Heitapii

Synapta maculata

Corps dépourvu d’ambulacres. Petits tubes se terminant par une ventouse servant à la locomotion. Mince et long, il peut atteindre 1 mètre et a une forme serpentine. A l’une de ses extrémités, présence de diverticules arborescentes qui jouent le rôle de branchies. Mangeur de sable (arénivore), on le trouve dans les fonds sableux, vaseux peu profond.

Irritation par contact

Symptômes locaux

  • Localement irritation, rougeur et œdème.
  • Suffusion sanguine (hémorragie avec infiltration des tissus).

Cela provient du mucus toxique qui enduit tout son corps dont la propriété est d’éloigner tout prédateur éventuel.

Traitement classique

  • Laver les téguments qui ont été en contact avec le synapta pour les débarrasser de la toxine.
  • Appliquer une pommade analgésique et antihistaminique.
  • En cas de suffusion sanguine, appliquer un hémostatique local (arrête l’écoulement du sang).

Prévention

  • Ne pas le toucher.
  • Port de sandales en plastique de type « Méduse », entièrement fermées.

Avertissement sur le caractère non professionnel des informations :

Les renseignements fournis dans ce document sont destinés à des fins d’information générale uniquement et ne doivent pas être interprétés comme des conseils médicaux professionnels. Ce document a été créé par des non-professionnels du domaine médical et ne remplace en aucun cas l’avis, le diagnostic ou le traitement dispensé par un professionnel de la santé qualifié. Si vous avez des préoccupations médicales, veuillez consulter un professionnel de la santé compétent.

Bibliographie

  • Michel TESSIER, Docteur vétérinaire, Thèse « Organismes venimeux marins de Polynésie française », Toulouse 1972.
  • Bablet, Jean-Pierre, Cayet, Odile, et autres… « Le monde vivant des atolls, Polynésie française, Tuamotu – Gambier », Société des océanistes n°28, Paris 1972.
  • COURTADE C., EHRHARDT Jean-Pierre, QUINOT J., « Memento thérapeutique pratique de pathologie polynésienne
  • Jean-Paul EHRHARDT, « Dangers naturels à Tahiti ; les connaître pour les éviter » (édition bilingue français/anglais), Pacific Promotion Tahiti 24 Septembre 2008.
  • L’Institut Pasteur, 25-28 Rue du Dr Roux, 75015 Paris.

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