La saison cyclonique en Polynésie française

Pendant toute la durée de la saison des cyclones, il est impératif d’exercer une vigilance particulière.

De décembre à mars, la Polynésie française peut être traversée par des cyclones.
Un cyclone est un gigantesque tourbillon d’air chaud et humide à axe vertical de 500 à 800 km de diamètre et de plus de 10 km de hauteur. Il se forme au-dessus de l’océan, lorsque la température de l’eau dépasse 27° centigrades sur une immense étendue. Il se manifeste par des vents extrêmement violents, une mer très grosse et des lourdes masses nuageuses, accompagnées de pluies torrentielles.
Les cyclones produisent des effets dévastateurs.
Pendant toute la durée de la saison des cyclones, il est impératif d’exercer une vigilance particulière :

  • Dès le mois de novembre, prenez l’habitude d’écouter plusieurs fois par jour les bulletins météorologiques et les avis de cyclones diffusés à la radio ou à la télévision.
  • En cas de pré alerteALERTE ORANGE – (le cyclone peut toucher votre île dans moins de 48 heures), évitez de sortir en mer.
  • En cas d’alerte cyclonique – ALERTE ROUGE – (le cyclone peut toucher votre archipel dans moins de 18 heures) :
    1. Ne sortez en mer ou dans le lagon sous aucun prétexte.
    2. Ne vous approchez pas des rivières.
    3. Mettez votre bateau au fond d’une baie bien protégée et effectuez un bon mouillage (2 lignes, toutes les chaînes affourchées, large rayon d’évitage). Ou mieux, mettez, si possible, votre bateau au sec le plus loin possible du rivage.
    4. Démâtez votre bateau et amarrez-le solidement.
    5. Surélevez votre pirogue.

Ne pas oublier qu’il peut y avoir une accalmie qui n’est que l’œil du cyclone et que les vents redoublent de violence et changent de sens après le passage de l’œil.

Même les saisons chaudes où l’activité cyclonique est prévue faible, le développement probable d’autres phénomènes météorologiques dangereux (pluies exceptionnelles, houle ou vent fort) ne doit pas faire oublier les mesures habituelles de prudence et de sécurité.

Le cyclone tropical

Le cyclone est parmi les catastrophes naturelles, l’une des plus meurtrières, des plus dévastatrices. On dénombre en moyenne, chaque année, 80 cyclones à travers le monde et ils sont annuellement responsables de la mort de 10 000 à 20 000 personnes et de dégâts matériels évalués à 600 ou 700 milliards de francs CFP.

L’énergie déployée chaque seconde dans ce phénomène équivaut à celle de la consommation électrique de Tahiti pendant 40 jours.

La quantité d’eau déversée en 24 heures est de l’ordre de 15 milliards de tonnes, soit 250 000 000 de tonnes par 24 heures sur la seule île de Tahiti. Les vents peuvent souffler à plus de 300 km/h et le niveau de la mer sur la zone concernée s’élever de plusieurs mètres.

Le cyclone est donc un phénomène dangereux dont on ne doit jamais sous-estimer le danger qu’il représente.

La saison cyclonique

Dans l’hémisphère Sud, les cyclones se forment généralement de décembre à mars, exceptionnellement en avril. Ils sont baptisés à l’aide de prénoms rangés dans l’ordre alphabétique pour permettre de les identifier à l’intérieur d’une même saison chaude. Dans le Pacifique Sud, ce rôle de dénomination revient au centre de Nandi aux îles Fidji.

Qu’est-ce qu’un cyclone ?

C’est un gigantesque tourbillon d’air chaud et humide à axe vertical de 500 à 800 km de diamètre et de plus de dix kilomètres de hauteur. Il naît obligatoirement au-dessus de la mer, seulement lorsque la température de l’eau dépasse 26°centigrades sur une étendue de plusieurs millions de kilomètres carrés et sur une épaisseur de 50 à 100 mètres ; cela permet à l’air en contact avec les eaux chaudes de s’échauffer et de s’humidifier. Il se manifeste par des vents tourbillonnaires extrêmement violents, une mer très grosse à énorme et des masses nuageuses très importantes accompagnées de pluies torrentielles.

Dépression tropical ou cyclone ?

En début de phase, les images satellites permettent souvent de déceler la présence d’amas nuageux suspects sur des régions où l’on ne dispose pas de mesures objectives. Il faut ensuite analyser ces amas nuageux et déterminer si les facteurs météorologiques nécessaires au développement du cyclone existent. Si c’est le cas, alors ils favorisent l’aspiration vers la haute altitude de l’air chaud qui occupe les basses couches de l’atmosphère, tout comme dans une cheminée.

La dépression tropicale et le cyclone, bien que de même nature, se distinguent essentiellement par l’apparition d’un œil, zone de calme trompeur à la périphérie duquel se trouvent les vents les plus violents, des vents moyens comme des rafales notablement plus fortes :

  • Dépression tropicale faible : vent moyen inférieur à 62 km/h
  • Dépression tropicale modérée : vent moyen compris entre 62 et 87 km/h
    « (Le phénomène est baptisé) »
  • Dépression tropicale forte : vent moyen compris entre 89 et 117 km/h
  • Cyclone tropical : vent moyen compris entre 118 et 175 km/h
  • Cyclone tropical intense : vent moyen supérieur ou égal à 177 km/h

Quels sont les effets des cyclones ?

Le vent : outre les accidents mortels dont il peut être à l’origine, il est également responsable de dégâts matériels :

  • Aux habitations lorsque celles-ci n’obéissent pas à certaines normes de construction,
  • Aux infrastructures publiques (eau, électricité, téléphone, ports …)
  • A la végétation (arbres déracinés, branches brisées, …).

Sur les îles, notamment aux débouchés des vallées, le relief peut être la cause de renforcements très importants du vent, même sur les côtes considérées comme abritées.

La mer : le long des rivages dont le niveau au-dessus de la mer ne dépasse pas quelques mètres (c’est le cas des atolls de Polynésie ou des bandes littorales des îles hautes), les dégâts occasionnés par la houle et la marée de tempête levées par un cyclone peuvent être considérables. Peu d’infrastructures résistent à l’énorme énergie dégagée par une mer en furie qui peut submerger complètement un atoll, emportant tout sur son passage.

La pluie : outre le fait qu’elle endommage les biens mobiliers des habitations, elle provoque dans les îles :

  • Des inondations, des crues de rivières
  • Des dégâts aux plantations agricoles
  • La pollution des eaux rendues impropres à la consommation
  • Des éboulements, des glissements de terrains
  • Des dommages sérieux aux réseaux routiers.

Que faire ? Dès le mois de novembre ?

Constituez une réserve raisonnable de conserves, d’eau minérale, de biscuits, de légumes secs et récipients fermés : n’oubliez pas que vous risquez d’être privé d’électricité pendant plusieurs jours ou plusieurs semaines.
Veillez au bon état de vos lampes et de l’éclairage de secours (à piles). N’attendez surtout pas le dernier moment pour vous procurer une lampe ou un réchaud à gaz et le stock de cartouches qui vous sera nécessaire ainsi que les piles qui alimenteront votre transistor.
Préparez du petit matériel de pansement (coton, alcool, etc.), du petit outillage (marteau, tenaille, pince, clous, etc.)
Vérifiez l’attache des tôles de votre toiture, la solidité de fixation du shingle ou de la charpente en bois, et révisez la résistance des portes et des fenêtres.

Mise en garde

Aucune menace avant 48 heures
restez à l’écoute permanente de la radio.

Alerte orange

Le phénomène peut concerner une île dans moins de 48 heures.

Restez à l’écoute permanent de la radio. En plus des bulletins météo, des consignes officielles de sécurité peuvent être diffusées.
Vérifiez que votre réserve alimentaire est suffisante : que vos lampes fonctionnent, que vous disposez d’un stock suffisant de cartouches et piles : faites le plein d’essence et vérifiez le bon fonctionnement de vos lampes électriques et transistor.
Remplissez d’eau potable tous les récipients et ustensiles dont vous disposez car l’eau risque d’être coupée : préparez dans un sac étanche des vêtements de rechange.
Commencez à consolider portes et fenêtres : le danger des petites fenêtres vient principalement des débris volants, tandis que les plus grandes ouvertures peuvent être brisées par la pression du vent si elles ne sont pas protégées. Vous pouvez clouer ou visser à l’extérieur des pièces de bois sur lesquelles vous fixez des feuilles de contre-plaqué. Assurez-vous cependant que vous pourrez à tout moment ouvrir une porte ou une fenêtre du côté opposé au vent pour équilibrer la pression entre l’intérieur et l’extérieur de la maison.
Dans tous les cas, et pour éviter la projection de débris de verre au cas où un projectile frapperait les baies, placez sur leurs deux faces, en diagonale et en médiane, des bandes de papier collant.
Évitez de sortir sur le lagon ou en mer. Ne vous approchez pas des rivières : amarrez solidement les bateaux ou tirez-les hors de l’eau le plus loin possible du rivage.
Surveillez les enfants et regroupez-les.
Démontez antennes de télévision, stores et auvents. Mettez à l’abri tous les objets extérieurs qui pourraient être emportés par le vent (jouets, meubles de jardin, poubelles, vélos, etc.)
Pour les chefs d’entreprises, démontez toutes les installations aériennes et notamment les échafaudages.
Mettez à l’abri vos animaux ou libérez-les de leurs attaches
Inscrivez au fur et à mesure de l’évolution du cyclone sa position sur votre carte avec un crayon gras effaçable ou un crayon à papier.

Alerte rouge

Forte probabilité pour qu’une île soit touchée par le cyclone dans moins de 24 heures

Préparez-vous à vous enfermer chez vous si vous estimez que votre maison est suffisamment sure ou rejoignez un abri dont la liste est affichée à la Mairie.
Protégez ce qui est à l’intérieur de la maison contre l’eau (inondation ou pluie)
Mettez à l’abri des documents importants « livret de famille, papiers d’identité, livres scolaires, argent et bijoux,…)
Coupez le compteur électrique.

Pendant le cyclone

Restez à l’écoute de la radio et ne quittez pas votre abri.
Éteignez les flammes nues des bougies ou les lampes à pétrole qui pourraient occasionner un incendie. Ne conservez allumés que votre éclairage au gaz et vos lampes électriques à piles.
Surveillez en permanence la résistance au vent des portes et fenêtres. Tenez-vous prêts avec des outils à portée de main à les consolider en cas de rupture.
Évitez de rester à proximité des baies vitrées dont la fracture par un projectile peut causer de très graves blessures.
Tenez-vous prêts, au cas où une partie de la toiture se détache, à mettre matelas et vêtements à l’abri sous des toiles cirées, dans des cantines ou des valises.
Ne quittez pas votre abri avant la fin de l’alerte radiodiffusée.

N’oubliez pas qu’il peut y avoir une période d’accalmie qui n’est que l’œil du cyclone et que les vents redoublent de violence après le passage de l’œil.

Redoublez de vigilance si le cyclone a lieu durant la nuit.

Fin d’alerte

Ne touchez pas aux fils électriques qui peuvent traîner au sol et signalez-les aux équipes officielles de secours.
Évitez les abords des rivières.
Signalez les blessés : aidez les équipes de secours à les acheminer vers les centres de soins.
Rassemblez les animaux morts.
Ne consommez que de l’eau que vous avez mis en réserve avant le cyclone.
Réparez sommairement votre maison et nettoyez les alentours.
Aidez à déblayer les débris et à dégager les voies de circulation et les routes. Évitez de prendre votre véhicule sauf extrême urgence : dans ce cas conduisez avec précaution.
Faites le bilan des victimes (nombre et gravité des blessures, besoins de nourriture, dégâts aux « fare » et signalez le à la Mairie ou à la gendarmerie.

Pour suivre la progression du cyclone

Cette carte a été établie pour que vous puissiez suivre vous-même le développement et la progression des cyclones. En écoutant le bulletin météo, prenez note des éléments suivants :

  • Latitude et longitude du centre du cyclone
  • Date et heure de cette position
  • Direction et vitesse de déplacement du cyclone.

A partir de ces indications vous pouvez maintenant visualiser la progression du cyclone en utilisant les échelles de latitude à gauche et à droite, et de longitude en haut et en bas.

En reportant ainsi sur votre carte les différents pointages donnés par la météo et en les reliant par un trait fin, vous pourrez connaître au plus tôt la direction du cyclone et déterminer s’il vous menace. Vous pourrez alors, sans tarder, prendre les mesures de sécurité qui s’imposent pour votre famille et pour vos biens.

Prenez soin d’utiliser un crayon et une gomme pour réutiliser votre carte.

Alerte au Tsunami en Polynésie française

Infos pratiques

Numéro vert : 40 444 210

Signal d’alerte national

Son modulé de 1 min, 3 fois de suite avec pause de 5 secondes entre chaque signal.

Fin d’alerte : 1 signal de 30 secondes.

Essais : tous les premiers mercredi de chaque mois à 12 h (heure locale) 1 signal de 1 min.

Ne pas tenir compte du signal suivant qui s’adresse uniquement au rappel des pompiers volontaires : 5 signaux de 25 secondes avec pause de 5 secondes entre chaque.

Pour obtenir plus de détails, vous pouvez consulter le site du haut-commissariat à la rubrique risques naturels :

http://www.polynesie-francaise.pref.gouv.fr/services/risquesnaturels/index.asp

Haut-commissariat de la République en Polynésie française

BP 115 – 98713 Papeete

Tél. (689) 40 46 86 86 – Fax. (689) 40 46 86 89

Plan de prévention des risques naturels

 Service de l’urbanisme

Que faire ?

1 – Dès que possible, se renseigner à la mairie pour savoir :

  • Si votre habitation est située dans une zone à risque (voir l’encart Altitudes maximales).
  • Connaître la zone refuge en hauteur la plus proche de votre domicile et le temps de trajet nécessaire pour s’y rendre à pied.

2 – Dès l’ordre d’évacuation donné, par sirènes fixes, haut-parleurs de véhicules, communiqués des médias :

  • Préparer un bagage avec de l’eau, nourriture, vêtements, médicaments habituels, papiers importants et un poste de radio à piles.
  • Regrouper votre famille et rendez vous à la zone prévue sans précipitation.

3 – Si vous n’avez pas le temps de préparer l’évacuation vers la zone refuge prévue :

  • Cherchez un bâtiment à étages solide et grimpez au plus haut ou
  • éloignez vous du rivage et dirigez vous vers les hauteurs et
  • n’approchez ni des rivières, ni des ruisseaux.

4 – Pendant le tsunami :

  • Restez à l’écoute de la radio et attendez la fin de l’alerte.
  • Il peut se passer plusieurs heures avant que tout danger soit écarté.

5 – Une fois l’alerte levée :

  • Respectez les consignes des autorités.
  • Si vous avez été sinistré, pensez à faire une déclaration à la mairie pour, éventuellement, bénéficier d’assistance ou d’aides.

Qu’est ce qu’un tsunami ?

Les tsunamis sont une série de vagues très longues formées par un très fort séisme. Ces vagues se déplacent dans l’océan à une très grande vitesse (équivalente à la vitesse d’un avion de ligne). Une fois qu’elles atteignent les côtes, elles ralentissent et grandissent énormément, pouvant atteindre plusieurs mètres de hauteur. Leur force est dévastatrice, la première vague n’étant pas forcément la plus dangereuse.

Rappel historique
Altitude maximale atteinte par archipel

  • îles du Vent : entre 1 et 3 mètres
  • îles Sous-le-Vent : entre 1 et 2 mètres
  • Marquises : entre 10 et 15 mètres
  • Australes : entre 1 et 4 mètres
  • Gambier : entre 1 et 3 mètres

Cas particuliers des atolls : la forme des atolls n’entraîne que peu d’amplification des tsunamis. L’archipel des Tuamotu n’est donc que faiblement concerné.

Les signes avant-coureurs en Polynésie française

Les tsunamis peuvent être précédés d’un rapide retrait de la mer mettant à découvert les poissons et le fond marin. Certaines baies peuvent se retrouver complètement « à sec » (par exemple la baie de Matavai, Tahiti, le 1er avril 1946). Parfois, on entend également un grondement inhabituel. Enfin, les alertes au tsunami seront annoncées par les autorités demandant d’évacuer la côte vers des endroits protégés. Un tsunami ne peut pas être observé à bord de bateaux navigant en océan profond.

Le laboratoire de géophysique effectue une surveillance permanente de l’activité sismique. En fonction de la gravité du séisme, une alerte est transmise au service de sécurité civile du haut-commissariat chargé de diffuser l’alerte au niveau des communes.

Délai entre l’alerte et l’arrivée de la première vague.

2 cas de figure peuvent se présenter en Polynésie française :

  1. évacuation organisée (délai entre l’alerte et l’arrivée de la 1ère vague : 8 heures ou plus).
  2. évacuation immédiate car le délai entre l’alerte et l’arrivée de la 1ère vague est d’1 heure seulement (tsunami en provenance du Tonga).

Qu’il provienne de l’Alaska, de l’Amérique du Sud ou de Tonga, le tsunami traversera toute la Polynésie française en 3 heures.

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