Le pêcheur lagonaire

L’espace maritime de la Polynésie française (ZEE) s’étend sur plus de 5 millions de km² avec une surface lagonaire représentant environ 15 000 km².

La pêche lagonaire fait partie de la culture polynésienne notamment pour les habitants des îles éloignées. Activité accessible à tous, elle représente pour beaucoup une activité de subsistance mais peut s’exercer aussi dans un but lucratif (pêche professionnelle), récréatif (pêche de plaisance/sportive) ou une combinaison de ces activités.

Les techniques traditionnelles de pêche lagonaire sont nombreuses, s’adaptent à chaque espèce de poisson ou type de prise, et un pêcheur est bien souvent pluridisciplinaire.

LES PRINCIPALES TECHNIQUES DE PÊCHE

Le pêcheur lagonaire n’a généralement pas besoin de gros moyens matériels (sauf pour le parc à poissons) pour exercer son activité.

La pêche à pied, ne nécessite que peu d’équipements ; elle est aussi variée que le ramassage des maoa (turbo du récif) sur le récif, la pêche des oura miti (langoustes) de nuit au lamparo, la pêche des poissons au harpon ou au couteau sur le récif, le ramassage des coquillages, l’extraction des pahua (bénitiers) avec un tournevis, la capture des popoti (crabe taupe) ou toetoe (crabe) sur la plage, la récolte des mama (chiton) sur les rochers, la collecte des fetu’e (l’oursin crayon) sur le récif, etc…

La pêche en plongée peut se pratiquer à mains nues (exemple le ramassage de rori (holothuries) ou de coquillages), avec un outil (pêche des vana (oursins) avec un crochet, pêche des pahua (bénitiers) avec un tournevis) ou encore pêche au fusil sous-marin. Cette dernière technique, très utilisée, s’effectue de jour ou de nuit avec une torche et présente l’avantage pour le pêcheur de pouvoir sélectionner les prises capturées. Des espèces très cotées telles que les ume (nasons), les i’ihi (rougets) et les uhu (perroquets) sont capturées avec cette technique, en particulier lorsqu’elle est pratiquée la nuit. La grande efficacité de la pêche sous-marine de nuit au fusil a fait de nombreux adeptes mais aussi de plus en plus de détracteurs.

Pose de filets pour la pêche lagonaire

La pêche au filet est très commune et présente une grande diversité :

  • le filet maillant parava, où le poisson se coince dans les mailles du filet,
  • le filet entonnoir conduisant à une nasse ha’apua,
  • le filet encerclant fa’a’ati à petites mailles ou senne de plage,
  • l’épervier upe’a taora.

La pêche au filet

La pêche à la ligne se décline également en de nombreuses variantes :

  • ligne à main à un ou plusieurs hameçons,
  • pêche à la palangrotte,
  • pêche à la traîne,
  • pêche à la ligne de fond,
  • pêche avec des leurres artificiels,
  • pêche avec appât naturel,
  • pêche à l’appât vivant,
  • pêche au lamparo,
  • pêche au lancer etc…

Pêche aux « ature », à la ligne

Les parcs ou pièges à poissons sont largement répandus aux Tuamotu et aux Iles Sous-le-Vent. Ils représentent habituellement plus de 80% des captures dans les lagons où ils sont déployés. Ces grands enclos ou parcs sont installés le plus souvent sur les côtés des passes ou dans les chenaux inter-motu. Traditionnellement construits à partir de matériaux naturels trouvés sur place (pierres, coraux, bois), les parcs à poissons utilisent, depuis une quarantaine d’années, du grillage en acier galvanisé ou en plastique, tendu sur des piquets en fer. Un bon exemple de ces parcs traditionnels peut être visible à Maeva – Huahine au lac Fauna nui.

La pêche au casier ou à la nasse fa’a cible la capture de certains poissons (chirurgien para’i, perches to’au, platax paraha peue) ou des crabes verts pa’apa’a avec des nasses classiques fa’a ou encore les tata des Iles Sous-le-Vent.

Parc à poissons traditionnel

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