Observateurs embarqués : être au cœur de la pêche

Les observateurs embarqués permettent un suivi précis et régulier des opérations de pêche. Embarqués sur les thoniers pendant les campagnes, ils collectent des données scientifiques qui, une fois intégrées dans un réseau régional, permettent de mieux comprendre les interactions de la pêche avec l’écosystème.

La filière pêche palangrière de Polynésie française est reconnue pour ses pratiques durables et respectueuses de la ressource. Depuis 2018, elle est labellisée MSC (le label Marine Stewardship Council garantit aux consommateurs que les poissons ont été pêchés de manière responsable et durable). L’impact des 70 navires polynésiens est aujourd’hui considérée comme faible mais la Direction des ressources marines souhaite suivre de près l’évolution du secteur.

En 2001, un programme d’observateurs des pêches a été mis en place par la Nouvelle-Calédonie prévoyant l’embarquement régulier, à bord des palangriers, d’un observateur qui relève l’intégralité des données liées à l’activité du navire. C’est dans ce cadre qu’un partenariat entre la Polynésie française et la Nouvelle-Calédonie a permis de mettre en place des observateurs embarqués sur la flottille polynésienne.

Après avoir suivi une formation spécifique, l’observateur collecte des données scientifiques relatives à l’opération de pêche. Il observe les activités des navires et l’ensemble des captures sans gêner le travail de l’équipage. Il consigne toutes ses observations sur des bordereaux adaptés et selon un protocole scientifique unique.

L’observateur embarqué travaille en relation avec la communauté scientifique et les pêcheurs professionnels. En Polynésie française, les observateurs travaillent pour une société privée en partenariat avec le ministère en charge des ressources marines, au travers de la Direction des ressources marines (DRM). Le partenariat pêcheur-observateur est au cœur du réseau d’observation. L’observateur embarqué sollicite l’accord de l’armateur du navire sauf dans le cas où l’observation en mer est inhérente à l’activité de pêche. Quand le capitaine embarque un observateur, il s’engage à se comporter comme lorsqu’il n’y a pas d’observateur, afin que ce dernier puisse observer l’activité habituelle du navire. L’observateur ne doit absolument pas participer aux opérations de pêche.

Les observateurs transmettent ensuite leurs données aux instituts scientifiques de la commission thonière du Pacifique Centre et Ouest (WCPFC). Une fois intégrés dans un réseau régional de collecte de données scientifiques, géré par le Secrétariat Général de la Communauté du Pacifique à Nouméa, ces recherches seront utilisées par les scientifiques pour comprendre les interactions entre la pêche et l’éco-système. Les données recueillies s’ajoutent à d’autres informations récoltées par des moyens d’observation complémentaires, et en particulier le travail des échantillonneurs à quai. L’indépendance des observateurs garantit l’impartialité des données recueillies. Les données, elles, restent confidentielles et accessibles seulement aux instituts scientifiques chargés de les valoriser. Tout ce travail permettra de poursuivre le développement de la pêche de manière durable, d’améliorer les diagnostics de l’état des stocks et les prévisions des possibilités de pêche ; de comprendre le fonctionnement de l’écosystème marin, notamment l’interaction de la pêche avec les poissons, coquillages et crustacés. Des bilans seront restitués aux professionnels sous forme de documents disponibles au bureau de la Direction des ressources marines (DRM) ou lors de réunion sur le port de pêche de Papeete.

CONTACTS

Les commissions thonières du Pacifique :

  • WCPFC : Western and Central Pacifie Fisheries Commission (www.wcpfc.int)
  • IAITC : Inter American Tropical Tuna Commission (www.iattc.org)

L’organe scientifique de la WCPFC :

  • SPC : Le Secrétariat de la Communauté du Pacifique (www.spc.int)

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