Les 10 commandements

du navigateur polynésien

  1. Avant de partir, la météo tu prendras.
  2. Ton moteur tu entretiendras et suffisamment de carburant tu emporteras.
  3. Tout ton matériel de sécurité en bon état tu auras.
  4. Ton bateau jamais en passagers tu ne surchargeras.
  5. Pour chaque passager une brassière tu auras.
  6. En bon père, toujours tes enfants tu protégeras.
  7. De la nourriture et de l’eau, tu emporteras.
  8. Trop loin du rivage jamais tu ne t’éloigneras.
  9. Du récif de corail tu te garderas.
  10. Tu diras à tes proches où tu vas et d’un moyen d’alerte tu t’équiperas.

A chaque embarcation, ses bonnes résolutions

Quelques règles spécifiques

Chaque embarcation est conçue pour une utilisation précise. Ses dimensions, sa propulsion, son équipement déterminent l’usage que vous pouvez en faire. Ne la poussez pas au-delà de ses capacités.

Pirogue à moteur

  • La carte mer ou le permis mer est obligatoire dès que votre moteur dépasse 6 chevaux.
  • Naviguez uniquement de jour et de préférence dans le lagon.
  • Emportez le matériel de sécurité obligatoire : portez au poignet le coupe-circuit du moteur, et prévoyez une brassière par personne (+ 10% au-delà de 10 personnes).

Jet ski/scooter des mers

  • La carte mer ou le permis mer est obligatoire pour conduire un jet ski.
  • Naviguez uniquement de jour et ne vous éloignez pas de plus d’un mille (1852 m) du rivage.
  • Respectez les chenaux réservés et les zones de baignade.
  • Emportez le matériel de sécurité obligatoire : anneau et cordage pour le remorquage, 1 gilet ou 1 brassière de sauvetage de couleur vive par personne, 2 feux rouges automatiques à main.
  • Ne sortez jamais en mer sous l’emprise de l’alcool.
  • Portez toujours au poignet le coupe-circuit du moteur.
  • Ne quittez jamais l’engin, même en cas de panne.

Ski nautique

  • Deux personnes doivent être à bord du bateau tracteur : une qui conduit, l’autre qui surveille le skieur.
  • Le pilote doit porter au poignet le coupe-circuit du moteur.
  • Le skieur doit porter un gilet de sauvetage de couleur vive.
  • Respectez les chenaux réservés et les zones de baignade.

Engin pneumatique tracté

  • Deux personnes doivent être à bord du bateau tracteur : une qui conduit, l’autre qui surveille l’engin tracté.
  • Les personnes sur l’engin pneumatique doivent porter un gilet de sauvetage de couleur vive.
  • La remorque de l’engin doit être équipée, à l’arrière du bateau, d’un crochet à largage rapide.
  • Le bateau doit arborer une flamme de couleur fluorescente de 2 m de long.
  • Respectez les chenaux réservés et les zones de baignade.

Planche à voile

  • Informez vos proches de vos intentions (spot, horaires).
  • Faites attention au vent de terre qui éloigne du rivage.
  • « Planchez » entre 70 mètres et 1 mille (1852 m) du rivage.
  • Respectez les chenaux réservés et les zones de baignade.
  • En cas de difficulté, ne quittez pas votre planche.

Poti marara

  • La carte mer ou le permis mer côtier ou hauturier est obligatoire.
  • Emportez avec vous tout le matériel de sécurité obligatoire.
  • Prévoyez une brassière de sécurité pour chaque personne.
  • Pensez au niveau de carburant.
  • N’allez pas trop loin en mer.

Voile légère

  • Informez vos proches de vos intentions.
  • Respectez les chenaux réservés et les zones de baignade.
  • Ne naviguez pas à plus de deux nautiques d’un abri.
  • En cas de difficulté, ne quittez pas votre bateau.

Plaisance

  • Prenez la météo avant de partir.
  • Prévenez un proche ou un service public (marina, port, gendarmerie…) du programme (lieu de destination, trajet, jour et heure de retour).
  • Utilisez les cartes marines.
  • Suivez régulièrement l’entretien du moteur et vérifiez le niveau de carburant avant de partir.
  • Emportez le matériel de sécurité obligatoire.
  • Équipez les enfants d’un gilet et d’un harnais de sécurité.
  • En cas de difficulté, ne quittez pas votre embarcation.

Le transport des passagers

Quand il n’y a plus de place, il n’y a plus de place !

L’équipement des passagers est primordial, ne le négligez pas.

Chaque embarcation est prévue, en fonction de sa catégorie de navigation, pour un nombre maximum de passagers. Celte limite est mentionnée sur une plaque obligatoirement apposée à l’intérieur du navire. Respectez-là.

La présence à bord de passagers en surnombre aggrave les conséquences des accidents, en créant des effets de panique, en privant une partie des usagers des équipements de sauvetage et en détériorant la tenue à la mer du navire.

  • Ne surchargez pas le bateau. Les passagers ont le devoir de signaler au capitaine la surcharge du navire et doivent refuser d’embarquer en surnombre. Le capitaine a le devoir de refuser d’embarquer les passagers en surnombre, même s’ils insistent.
  • Prévoyez toujours une brassière ou un gilet de sauvetage par personne à bord, plus 10% de brassières en plus au-delà de 10 personnes (10 passagers = 11 brassières).
  • Faites porter en permanence aux enfants leur gilet de sauvetage. Et surveillez-les constamment.

Les enfants sont ce que nous avons de plus précieux. Mais ils n’ont pas conscience du danger. Si un enfant tombe à l’eau, il peut se noyer en quelques instants – même s’il sait nager – sous l’effet de la panique, de la fatigue ou d’un choc. Seul le gilet le sauvera. Vous devez à vos enfants les meilleures protections.

  • Emportez suffisamment de carburant et adaptez votre navigation à vos réserves.
  • Si vous prévoyez de naviguer longtemps ou de sortir du lagon, emportez suffisamment d’eau et de nourriture. Car en cas de problème, il faut pouvoir attendre les secours.

Le transport de passagers (plus de 12 personnes) en pirogue à balancier est soumis au respect de mesures de sécurité particulières :

  1. le patron de la pirogue doit être titulaire du brevet de petite navigation.
  2. l’embarcation doit être insubmersible.
  3. une ligne de mouillage comprenant au minimum 2,5 m de chaîne doit être embarquée.
  4. une brassière de sauvetage par personne doit être prévue.
  5. une VHF doit être emportée à bord.
  6. toute sortie du lagon doit être évitée.
  7. le moteur hors-bord à essence est en principe interdit sauf dérogation (il faut alors stocker la nourrice à essence sur une plate forme perpendiculaire au tableau arrière de manière à la rendre aisément largable en cas d’incendie).
  8. visite de sécurité du navire obligatoire par le service des affaires maritimes.

La navigation

La navigation au large, ce n’est pas la mer à boire !

  1. Étudiez les cartes marines
  • Emportez à bord les cartes de la région fréquentée.
  • Étudiez attentivement les cartes en mer et tracez votre route en conséquence.
  1. Exercez une bonne veille nautique.
  • Regardez autour de vous.
  • La plupart des accidents sont dus à un manque d’attention.
  • La navigation sur pilote automatique peut être très dangereuse (collision ou échouement). Le pilote automatique est une aide à la navigation. Il ne remplace pas le chef du quart.
  1. Respectez les règles de navigation
    Reportez-vous au règlement international pour prévenir les abordages en mer. Et appliquez ces principes :
  • près de la barrière de corail ou dans les passes :
    1. soyez vigilant, l’échouement est vite arrivé,
    2. tenez compte du sens et de la force du courant,
    3. faites attention aux autres usagers de la mer.
  • dans les lagons et chenaux :
    1. tenez la droite des chenaux,
    2. respectez les limites des zones de baignade ou de plongée.
  1. Manœuvrez franchement et clairement
  2. Restez maître de votre vitesse et respectez les autres usagers de la mer.
    Dans les lagons, la vitesse est limitée à 5 nœuds à moins de 70 m du rivage, des installations fixes ou mobiles de pêche ou des installations portuaires.
  3. Ne vous éloignez pas plus d’un abri que ne le permet la catégorie de navigation de votre navire.
  • En mer, les distances sont souvent trompeuses. Ne vous fiez pas aux apparences.
  • N’hésitez pas à vérifier la cohérence de vos points (cartes, GPS, vue).
  1. Tenez à jour les documents nautiques.
    Remplissez obligatoirement le livre de bord à partir de la 3ème catégorie de navigation.

Dans tous les cas :

  • Soyez prudent.
  • Pensez aux autres usagers de la mer.
  • N’affrontez pas une navigation que vous ne sauriez pas maîtriser.

Réactions en cas de problèmes

Mieux vaut prévenir que secourir !

Soyez prévoyant avant votre départ. S’il vous arrive un problème, vous serez capable d’attendre les secours.

Emportez une radio et une balise, même si ce n’est pas obligatoire.

  • Si vous avez un moyen d’alerte, contactez les secours :
    Les secours s’organisent pour venir vous chercher. Restez calme et attendez leur arrivée.

Les différents moyens d’alerte

La radio
En diffusant sur la VHF canal 16, 156.8 MHz ou en utilisant la BLU (HF 2182 Khz et 8291 KHz), les bateaux ou les stations radio les plus proches de vous pourront vous entendre.

La balise de détresse
Après activation automatique ou déclenchement manuel, les balises émettent un signal de détresse. Ce message est capté par des satellites qui l’enregistrent et le renvoient à des stations terrestres qui traitent les données. L’alerte est retransmise au Centre de Coordination de Sauvetage Maritime le plus proche du lieu de détresse, chargé de l’organisation des secours. En Polynésie, c’est le Centre de sauvetage des vies humaines en mer, le MRCC Papeete (Maritime Rescue Coordination Center).

Pour être efficace, une balise doit :

  • pouvoir émettre plusieurs heures en continu,
  • flotter afin que son antenne soit maintenue hors de l’eau,
  • être vérifiée chaque année.

Les signaux
Si et seulement si vous avez une chance d’être vu par un avion ou un bateau, faites des gestes ou utilisez des fusées de détresse.

  • Si vous n’avez pas de moyen d’alerte ou si vous n’avez pas pu contacter les secours, seuls vos proches pourront donner l’alerte…

Le centre de sauvetage des vies humaines en mer (MRCC Papeete), tél : 54 16 16 – email : mrccpapeete@mail.pf – Inmarsat C 582 422 799 192.

En cas d’inquiétude sur le sort d’un navigateur, prévenez sans tarder le MRCC.

Les amis, parents ou armateurs qui ne vous voient pas rentrer le jour et à l’heure prévus préviendront les secours. Mais ils ne peuvent le faire que s’ils savent que vous êtres partis et que vous n’êtes pas rentrés au moment prévu. D’où la nécessité de les informer de l’heure de départ, de vos intentions de navigation, de l’heure et du lieu d’arrivée.

Survivre à un naufrage

Comment survivre à un naufrage ?

  • Ne quittez jamais votre bateau, tant que celui-ci flotte.
  • Si le bateau menace de couler, quittez-le pour un radeau de sauvetage et emportez le maximum de choses : eau, vivres, vêtements, brassières, signaux de détresse
  • Restez calme et économisez-vous pour durer et attendre l’arrivée des secours.
  • Prenez des cachets contre le mal de mer pour éviter de vous déshydrater.
  • Abritez-vous des intempéries et du soleil.
  • Limitez votre transpiration (par grosse chaleur, mouillez vos vêtements et portez-les humides).
  • Ne buvez pas d’eau de mer et ne la mettez pas en contact avec vos lèvres (risque de gerçures). Le jus de poissons écrasés pourra vous aider à vous réhydrater si vous manquez d’eau.

Comment favoriser l’efficacité des secours ?

  • Ne quittez jamais votre bateau, tant que celui-ci flotte.
  • Limitez la dérive de votre embarcation (rentrez les voiles, mettez à l’eau une ancre flottante, un morceau de toile accroché par ses quatre coins au bateau ou un seau…).
  • Gardez les signaux de détresse à portée de main.
  • Augmentez la visibilité de l’embarcation et la surface détectable au radar pour attirer l’attention des secours (portez des vêtements de couleur vive, agitez des tissus de couleur, étendez du papier aluminium sur le pont, ouvrez le capot moteur…).
  • Utilisez tous les moyens possibles pour signaler votre détresse.

Pour éviter ou traiter les problèmes les plus fréquents en Polynésie, appliquez ces quelques conseils :

La panne moteur et la panne de carburant

  • Ventilez avant tout démarrage le compartiment moteur et ouvrez les vannes de carburant et de refroidissement.
  • Vérifiez régulièrement les niveaux d’huile, de carburant et d’eau.
  • Assurez-vous de la connexion et de la charge de la batterie.
  • Pour les hors-bords, pensez à immerger suffisamment la prise d’eau.
  • Si le problème persiste, ne quittez pas le navire et donnez l’alerte.

L’échouement

  • Évitez de naviguer à proximité du récif.
  • Une fois échoué, amarrez, si possible, solidement l’embarcation. Et donnez l’alerte.

L’égarement

  • Utilisez tous vos instruments (cartes, compas, radar, GPS…) pour refaire vos points.
  • Si vous êtes toujours perdu, évitez de vous déplacer au moteur et donnez l’alerte.

Le chavirement

  • Ne quittez pas votre embarcation, tant qu’elle flotte, même si elle est retournée.
  • Restez accroché au navire, vous serez plus facilement repéré et secouru.
  • Donnez l’alerte.

L’homme à la mer

  • Vérifiez régulièrement si votre équipage est au complet.
  • Si quelqu’un manque à l’appel, prévenez les secours immédiatement.
  • Pour le retrouver, revenez en arrière tout en essayant de compenser la dérive du navire.

Le sauvetage

Comment se déroule le sauvetage ?

Dès que l’alerte est donnée, une enquête est ouverte par le centre de sauvetage en mer – MRCC Papeete – qui analyse la situation.
Fonctionnant 24h sur 24 et 365 jours par an, il réunit des éléments d’information. Puis il donne des consignes aux avions, hélicoptères ou navires qui vont se mettre en action et couvrir une zone autour du point où vous avez le plus de chance de vous trouver.

Le MRCC travaille le plus souvent avec la 25F, flottille de l’aéronautique navale basée à Faa’a, où une équipe de techniciens et un équipage de Gardian sont toujours en alerte.
Compte tenu du délai d’alerte, une dizaine d’heures peut, en tout, s’écouler entre la réception du signal de détresse et le décollage du Gardian : c’est beaucoup et c’est peu à la fois.

La zone de recherche pouvant être très étendue, le sauvetage dure toujours longtemps (enquête de la gendarmerie, calcul de la zone de recherche, ralliement des techniciens et de l’équipage de l’avion, préparation de l’avion en fonction de la mission, recherche des naufragés…).

Il faut donc être matériellement prêt à affronter ces longues heures d’attente, s’armer de patience et économiser ses forces pour durer.

Une fois que l’embarcation en détresse est repérée, en fonction de son état, un canot de sauvetage peut être largué par l’avion pour subvenir aux besoins des naufragés. La position est transmise au MRCC.

Les naufragés seront alors récupérés par le navire le plus proche dérouté par le Gardian, ou bien hélitreuillés.

Lorsque le problème est résolu, faites-le savoir pour stopper l’assistance, si vous avez donné l’alerte.

N’oubliez pas que si la vie humaine n’a pas de prix, elle a un coût. Mieux vaut prévenir que secourir.

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