Les DCP dérivants

en Polynésie française

Vidéo 01 : Qu’est-ce qu’un DCP dérivant ?

C’est un dispositif de concentration de poissons qui est non naturel, provoqué par un type de pêche qui s’appelle la pêche à la senne, la pêche au filet.

C’est un dispositif flottant avec un radeau en surface, une radiobalise satellitaire et avec une traine en-dessous qu’on appelle donc aussi des appendices, qui peuvent aller jusqu’à 30 à 80 mètres de profondeur Les poissons vont avoir tendance à suivre ces DCP dérivants qui vont aller à l’extérieur de nos Zones Économiques Exclusives (ZEE) et ce qui va provoquer une rareté du poisson. Cet appendice est placé sous le DCP de manière à réellement ancrer le DCP dans le courant et de faire en sorte que le DCP dérive essentiellement en fonction des courants plutôt qu’en fonction du vent. Donc il a une fonction pour le moins très importante.

L’efficacité de ce genre de dispositif est qu’ils peuvent concentrer jusqu’à 80 tonnes de poissons par DCP dérivant. Je crois que les navires peuvent en lâcher vraiment beaucoup, plusieurs centaines parfois, ces dispositifs sont trop efficaces et en plus de ça ils agrègent parfois des juvéniles, c’est-à-dire des poissons qui sont pas encore adultes et lors de la pêche, on peut aussi concentrer des espèces qu’on appelle « captures accessoires », c’est-à-dire des espèces qu’on a pas ciblées comme d’autres animaux qui peuvent être protégés.

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Vidéo 02 : Impact à long-terme des DCP dérivants sur la pêche lagonaire

La pêche lagonaire est impactée à long-terme par les DCP dérivants de façon négative. Mais aussi notamment au niveau côtier, donc ça peut se prendre dans les hélices et créer pas mal de problèmes Les DCP dérivants ont des petits filets sous les bouées, donc tu passes dessus et ça part dans l’hélice et c’est foutu. Tu es obligé de te faire remorquer ou d’envoyer quelqu’un plonger, et il est très dangereux d’aller le découper soi-même.

Une fois qu’il s’échoue, ça peut contribuer à abimer la biodiversité, ça abime l’habitat. Parce qu’avec toute la pollution engendrée par ces radiobalises sont des substances qui vont se retrouver dans le corps des poissons par la bioaccumulation. Donc le poisson qu’ils vont manger va être contaminé par les toxines de ces dispositifs satellitaires remplis de piles et de D3E (Déchets d’équipement électriques et électroniques) et les pêcheurs lagonaires sont également impactés parce que lorsque tu as 80 m de traine qui s’échoue sur un récif corallien, ça fait autant de zones de vie en moins pour le poisson qui est pêché par le pêcheur lagonaire, automatiquement ça impacte sa ressource à lui aussi.

Parce que les DCP viennent s’accrocher et balayer un peu les coraux, ils peuvent capturer involontairement un certain nombre d’espèces de poissons, notamment, avant de s’échouer, des requins pélagiques qui sont souvent des espèces qui sont menacées, et puis au-delà de ça une fois qu’ils sont échoués ils constituent une pollution parce que dans beaucoup de cas l’essentiel des DCP est constitué de matériaux plastiques mais aussi de plastiques de différentes formes, polystyrène et autres et puis aussi ce qu’on appelle des balises qui permettent aux pêcheurs de repérer et de suivre les DCP dans leur dérive et ces balises électroniques sont constituées évidemment en partie de métaux lourds, de batteries donc de choses qui sont très mauvaises pour l’environnement, donc tout ça ça crée des soucis finalement à la fois pour la navigation, pour l’environnement, la biodiversité, et aussi en terme de pollution pour les populations locales.

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Vidéo 03 : Collectage et traitement des DCP dérivants

La plupart des DCP arrivent tout simplement parce qu’ils sont abandonnés par les armateurs. Abandonnés pourquoi ? Parce qu’une fois que le DCP dérive un peu loin des navires, si le DCP au moment où on fait le bilan n’a pas beaucoup de poissons sous lui, l’armateur préfère sans doute ne pas faire l’effort d’aller le rechercher puisque ça coûte après en temps, en gasoil etc. Et donc il préfère probablement le laisser dériver, c’est sans doute ce qui explique le fait qu’on ait pas mal de DCP.

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Si vous voulez déclarer un DCP dérivant, vous pouvez remplir le formulaire

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Formulaire d’Observation et de Déclaration de DCP Dérivants

Pourquoi participer ?

Les DCP dérivants sont une source de pollution, une menace pour nos récifs coralliens, ainsi qu’un danger pour la navigation. Le programme «DCPech» associe la DRM, l’IRD et l’UPF (UMR-EIO). Il vise à mieux comprendre le phénomène d’échouage des DCP dérivants en Polynésie française. En partageant vos observations, vous nous aiderez à lutter contre ce phénomène. Mauruuru !

LES DCP DÉRIVANTS SONT DES DÉCHETS

MERCI DE NE PAS LES RAPPORTER A LA DRM

La DRM ne récupère pas les DCP dérivants ni ses composants. La radio-balise d’un DCP dérivant n’est pas reprogrammable et il est également impossible de connaitre le nom du propriétaire. Dans le cadre de notre projet, nous identifions les types, lieux, quantités de DCP dérivants mais nous ne nous chargeons pas de leur traitement. Les DCP dérivants doivent faire l’objet d’un traitement particulier. Rapprochez vous des organismes compétents en la matière.

Les DCP dérivants sont utilisés massivement par certains thoniers senneurs, faisant peser un lourd risque de surexploitation sur les ressources halieutiques. L’interdiction de la pêche industrielle à la senne a été mise en place en Polynésie française afin de protéger ses ressources des impacts négatifs de ces engins de pêche. Cependant, la ZEE polynésienne est entourée de zones de pêche à la senne sous DCP dérivants. Elle subit donc un flux de DCP dérivants dont l’ampleur est difficilement évaluable scientifiquement.

Ces DCP dérivants génèrent une quantité importante de déchets, détruisent les récifs coralliens, constituent un piège pour la faune marine et un danger pour la navigation. En collaboration avec l’Université de Polynésie française, la Direction des ressources marines dirige un programme d’étude portant sur le suivi de ces DCP dérivants dans la ZEE de Polynésie française.

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