Aquaculture de bénitiers

Mission de suivi des stocks à Reao

Début mai, une équipe de la Direction des ressources Marines (DRM) s’est rendue sur l’atoll de Reao afin de mener une mission d’assistance technique à la filière bénitier. L’opération a consisté à évaluer les stocks de bénitiers sauvages et de bénitiers de collectage ainsi qu’accompagner les aquaculteurs vers des pratiques plus durables.

Les bénitiers de l’espèce Tridacna maxima sont particulièrement appréciés par les aquariophiles du monde entier (États-Unis, Europe, Asie,) pour son apparence et sa robustesse. De fait de la pression exercée sur les stocks au niveau international, toutes les espèces de bénitiers sont listées en annexe II de la CITES (Convention de Washington sur le commerce international des espèces en danger), obligeant chaque pays désirant exporter des animaux à mettre en place un système de gestion durable et de traçabilité.

Grâce à sa gestion durable de la ressource et à la traçabilité mise en place (stock sauvage, collectage et écloserie), la Polynésie française se dresse en leader mondiale de l’exportation de bénitiers vivants (Tridacna maxima). Depuis 2010, elle exporte environ 32 000 individus par an. A ce jour, deux lagons sont autorisés au collectage de naissain de bénitier, le lagon de Tatakoto et celui de Reao. Cinq aquaculteurs sont agréés à Reao dont quatre sont actuellement actifs et une nouvelle aquacultrice depuis mars 2023.

Lors de la mission, 6484 bénitiers sauvages ont été comptés sur les 11 stations sauvages répartis dans le lagon de l’atoll de Reao. La population de bénitiers sauvages est globalement stable depuis octobre 2022. En revanche, d’après les témoignages des professionnels, un phénomène de marée très basse serait à l’origine d’un épisode de forte mortalité sur une des stations.

Afin de réduire l’impact de la filière sur l’environnement, la DRM a assisté les aquaculteurs à retirer de vieilles stations présentes dans le lagon. De plus, une station prototype de collectage en bambou local a été construite avec l’aide des professionnels afin de tester la résistance de matériaux biosourcés et proposer une alternative aux matériaux plastiques.

Conscients du changement climatique, les professionnels, la Direction des ressources marines en partenariat avec le projet PROTEGE (financé par l’Union européenne) agissent pour une aquaculture plus durable.