Commission des pêches du Pacifique Occidental et central (WCPFC) et enjeux pour la Polynésie française

La Polynésie française a participé au treizième comité scientifique de la commission des pêches du pacifique occidental et central (WCPF) qui s’est tenu en août à Rarotonga, aux îles Cook, et au treizième comité technique et de contrôle de la WCPFC, qui s’est tenu à Pohnpei, aux Etats Fédérés de Micronésie en octobre dernier.

Le Comité scientifique réunit, en août chaque année, les scientifiques et les gestionnaires des pays membres et des territoires participants de la WCPFC, afin d’examiner les résultats des dernières études relatives aux stocks exploités de thonidés et espèces associées et d’émettre des recommandations en vue de leur exploitation durable.

Ces recommandations sont ensuite étudiées sous l’angle technique et opérationnel par le comité technique et de contrôle en octobre. Il lui appartient également d’évaluer l’application et l’applicabilité des mesures de gestion en place et de formuler des propositions de mesures dans ce domaine.  Il revient ensuite à la WCPFC, lors de sa séance plénière de décembre, de valider tout ou partie des propositions de mesures de gestion, par consensus, pour les rendre applicables.

Les principaux stocks de thons (big eye, yellowfin, germon du Sud, bonite) ne sont pas considérés comme surpêchés en 2016. Ces résultats doivent néanmoins être utilisés avec prudence, car le manque de données sur les pêcheries ou leur faible qualité les rend incertains.

Pour assurer une bonne gestion des principaux stocks de thons, la commission élabore une stratégie sur le long terme en mettant en place des limites à ne pas franchir, des actions correctives dans le cas où les limites seraient atteintes, des stratégies de prélèvement, des indicateurs de performance et des évaluations régulières des mesures. Ces exigences s’appliquent à tous les Pays et territoires adhérents à la convention internationale de décembre 2000 dont la Polynésie française fait partie.

La Polynésie française a veillé à ce que le comité scientifique fournisse un avis qui permette à la Commission d’adopter un objectif précautionneux pour le stock de germon du Sud, qui représente la principale espèce pêchée en Polynésie française. Elle a notamment été soutenue par la Nouvelle-Calédonie, qui est soucieuse de maintenir aussi la rentabilité économique de ses pêcheries et l’Australie.

Les exigences croissantes de gestion, impulsées par les marchés internationaux, demandent une implication toujours plus grande d’une délégation polynésienne, non seulement au travers de sa participation aux réunions internationales à la WCPFC ou au niveau de l’agence des pêches du forum des iles du Pacifique (FFA en Anglais), mais aussi au niveau de la qualité de la collecte et du traitement des données de pêche. Elles demanderont aussi une mobilisation croissante pour l’élaboration et la mise en œuvre des mesures locales de gestion, traduisant entre autres les exigences internationales, ou dans les travaux de veille sur les processus régionaux en cours.